Apple bientôt forcé d’ouvrir le paiement sans contact sur iPhone à d’autres services que son sacro-saint Apple Pay ? Si la commission européenne venait à suivre l’exemple de l’Allemagne, la chose se peut.

Le parlement allemand vient en effet de voter un nouvel amendement qui devrait contraindre Apple à ouvrir les puces NFC de ses iPhone à d’autres moyens de paiement que son propre service. Ce texte, qui ne cite pas nommément Apple mais semble pourtant lui être destiné, invoque en filigrane le principe de concurrence libre qu’Apple cherche délibérément à éviter en refusant à d’autres applications de paiement par mobile l’accès aux puces NFC de ses smartphones.

Comme le rappelle 9to5Mac, Apple a déjà été attaqué sur ce terrain par certaines banques, dont la National Bank of Australia en 2016, et les deux autres principales banques australiennes. Les trois groupes estimaient alors que le verrouillage des puces NFC sur iPhone constituait un comportement anti-concurrentiel .

Comme le détaille Reuters, l’amendement voté par l’Allemagne vise Apple sans faire explicitement mention de la marque à la pomme et vise en premier à lutter contre le blanchiment d’argent. Cette loi, de part ce qu’elle induit, risque toutefois de contraindre Apple à revoir ses positions en matière de paiement sur mobile.

« Il s’agit d’un amendement contre le blanchiment d’argent adopté tard jeudi par l’ensemble du Parlement (allemand), qui doit entrer en vigueur au début de l’année prochaine. Cette loi, qui n’évoque pas Apple en particulier, obligera les éditeurs d’infrastructures de paiements électroniques à offrir un accès à leurs concurrents moyennant des frais raisonnable« , explique l’agence de presse britannique.

Apple, de son côté, a rapidement répondu à l’adoption de cette loi, en insistant sur l’adoption jugée soudaine dudit texte.

« Nous sommes surpris de la rapidité avec laquelle ce texte de loi a été adopté. Nous craignons que cette loi ne nuise à l’expérience utilisateur, à la protection des données et à la sécurité de l’information financière », a déclaré le groupe par l’intermédiaire d’un communiqué.

Quoi qu’en dise Apple, cette initiative allemande pourrait faire des émules du côté de la commission européenne, qui aurait récemment commencé à étudier de supposés comportements anti-concurrence chez Apple. Une généralisation à l’Europe des mesures entreprises par l’Allemagne pourrait contraindre Apple à laisser les utilisateurs d’iPhone choisir quel système de paiement ils souhaitent employer sur leur appareil. Une perspective qu’Apple, habitué à enfermer ses clients dans un écosystème cosy et intuitif, mais aussi très fermé, ne voit naturellement pas d’un bon oeil.