Le 15 novembre, l’association Libra a publié un communiqué plein d’enthousiasme sur l’essor de sa cryptomonnaie et l’avancement du développement du projet. TechCrunch en a profité pour faire remarquer que les progrès de Libra sont cantonnés à son aspect technique…

Des difficultés avant tout réglementaires

Le projet Libra initié par Facebook connait depuis son lancement, en juin, de multiples difficultés. Les autorités de plusieurs pays occidentaux se montrent plus que circonspects face à la future cryptomonnaie.

Le 18 octobre Bruno Le Maire, ministre français de l’Économie, avait répété que « Libra n’est pas la bienvenue sur le territoire européen ». La France, l’Italie et l’Allemagne seraient d’ailleurs en train de préparer des mesures pour interdire la cryptomonnaie sur le territoire de l’Union européenne. Aux États-Unis, les autorités ne sont pas mieux disposées face au projet.

En parallèle Libra a perdu 7 des 28 entreprises initialement partenaire du projet et non des moindres, PayPal, Visa, Mastercard, eBay ou Booking. Bertrand Perez, directeur de l’exploitation de l’association, avait annoncé en octobre qu’à terme Libra devrait compter 100 membres d’ici décembre. Depuis aucun nouveau membre n’a été annoncé.

L’annonce par Facebook de la fonctionnalité Facebook Pay est un élément supplémentaire de trouble. Initialement Libra devait justement être l’occasion d’accélérer les échanges commerciaux sur le réseau social et pour l’entreprise de mieux comprendre le fonctionnement des transactions. En annonçant Facebook Pay, Mark Zuckerberg semble envoyer un mauvais signal sur la réussite de Libra.

Les difficultés sont telles que la cryptomonnaie pourrait changer son mode de fonctionnement, en créant finalement plusieurs monnaies adossées sur les devises locales des différents pays.

Pourtant la Libra Association, officiellement fondée le 14 octobre, affiche toujours sa confiance. En atteste un communiqué publié le 15 novembre et intitulé « cinq mois et en plein essor ». Dans ce communiqué, l’association fait un point sur les dernières avancées du projet.

Des avancées techniques indubitables

On apprend notamment que 51 000 transactions ont été effectuées depuis le 17 septembre sur le testnet, qui permet de tester théoriquement un transfert de cryptomonnaie.

Sept des entreprises de l’association, Coinbase, Uber, BisonTrails, Iliad, Xapo, Anchorage et Calibra (Facebook) ont des nœuds qui traitent les transactions Libra en « pre-mainnet » pour faciliter les tests. Le mainnet est la fonction qui permet de transférer la monnaie d’un endroit à l’autre au sein de la Blockchain. Six autres membres de l’association ont des nœuds en cours de fabrication et le reste manque encore d’équipe technique.

Le communiqué annonce également le lancement, sous peu, d’un Bug Bounty et pointe que la communauté de développeurs a déjà enregistré 34 projets. Enfin ce communiqué a également pour but de motiver et recruter des développeurs, contributeurs, à Libra, « Le succès du projet Libra repose sur la communauté élargie qui le soutient », souligne le texte.

La tonalité enthousiaste tranche avec l’actualité de Libra. Le développement technique, s’il est en bonne voie, risque de buter sur les réglementations nationales qui sont le vrai obstacle face à Libra. Un porte-parole de l’association a expliqué à TechCrunch « Il y a plusieurs facettes au projet Libra qui travaillent en Tandem. La direction de l’association Libra continue son travail essentiel d’écoute, d’engagement et de collaboration avec les régulateurs du monde entier ».

La capacité technique de Facebook et des entreprises partenaires de l’association ne font guère de doute, mais leurs capacités à séduire des États qui craignent pour leur souveraineté monétaire, c’est une autre histoire.