Après avoir annoncé fin octobre 2019 que les publicités politiques seraient bannies du réseau, Twitter précise la manière dont les règles seront établies. Certaines organisations, et notamment celles consacrées à la défense des grandes causes, écologiques, sociales ou civiques s’inquiétaient de ne plus pouvoir poster leurs publicités ou slogans. Le réseau social rassure, ces actions seront toujours autorisées, à condition qu’elles n’aient pas de couleur politique, et qu’elles ne ciblent pas une population en particulier.

Un équilibre à respecter

À partir du 22 novembre, les publicités politiques ne pourront plus être publiées sur le réseau Twitter. À noter que cette nouvelle règle concerne les publicités payantes, pas les tweets des personnalités politiques, qui pourront toujours communiquer directement avec leur électorat.

Cette nouvelle restriction ne concernera pas la promotion des « causes » défendues pour le bien public. Les publications reliées à l’environnement, l’équité sociale, l’engagement civique ou la croissance économique continueront d’exister. À condition toutefois, que certaines mesures soient respectées.

Aussi « la publicité ne pas être utilisée pour générer des résultats politiques, judiciaires, législatifs ou réglementaires » indique Twitter. Le ciblage d’audiences personnalisées ne sera pas autorisé, et ne pourra viser une localité spécifique. De même qu’aucune référence aux « annonceurs politiques ou à un contenu politique » ne sera tolérée. Le ciblage géographique se limitera au niveau national. Les mots-clés utilisés, et les centres d’intérêts mentionnés, ne pourront inclure ni contenu politique, ni annonceurs classés d’appartenance ou affinités politiques : exit donc, les mentions « conservateur » ou « libéral » ou « élections politiques » précise Twitter.

Enfin, les organisations à but non lucratif ayant pour objectif d’éduquer ou sensibiliser la population, doivent se limiter aux valeurs ou convictions propres aux organismes, et non à celles défendues par les politiques ou partis politiques.

Si ces précisions sont censées rassurer les défenseurs des causes universelles, certaines organisations militantes s’inquiètent toujours de l’utilisation de la publicité par des groupes comme Exxon, entreprise d’énergie fossile. Ce type d’entreprise présente certaines particularités, explique Stephen O’Hanlon, directeur de communication du Mouvement Sunrise – regroupant la jeunesse américaine mobilisée contre le réchauffement climatique – et ayant participé au plan d’action « Green New Deal ». Les annonces éditées par ce genre de société ont l’habitude d’utiliser la publicité d’une manière suffisamment fine pour ne pas faire la promotion directe de leurs produits, mais pour propager dans les consciences « la pseudo-science qui cause l’embarras dans lequel nous sommes aujourd’hui », poursuit-il.

Il est probable donc, que la publicité diffusée sur Twitter évolue vers des techniques de promotion toujours plus aiguisées, pour « coller » aux nouvelles mesures prises par le réseau social. Toutefois, s’il n’est pas question d’ignorer la responsabilité des grands groupes visés par les organisations agissant en faveur de l’environnement, on ne peut raisonnablement pas demander à Twitter de restreindre la publicité pour un type de commerce en particulier. La société n’étant pas en mesure de stopper d’un coup les énergies fossiles, difficile a fortiori d’interdire à certains grands groupes de communiquer sur leurs missions ou produits. D’autre part, toute entreprise se targuant d’offrir des solutions écologiques ne proposent pas forcément des techniques applicables à tous, ou sur le long terme.

À moins de bannir l’ensemble des publicités, Twitter se doit de trouver un équilibre qui permet l’équité. En outre, il revient aux pouvoirs publiques de veiller à ce que les entreprises spécialisées en énergie fossile soient tenues des respecter les règles environnementales et les impôts reliées à celles-ci…