Au Royaume-Uni, le parti travailliste a annoncé avoir été victime d’une cyberattaque. Alors qu’une élection générale anticipée se tiendra le 12 décembre prochain outre-Manche, les autorités britanniques avaient alerté sur la possibilité de cyberattaques venant notamment de la Russie.

C’est un porte-parole du parti qui a annoncé la nouvelle et l’a détaillée à Reuters : le parti politique britannique a subi une cyberattaque “sophistiquée et de grande ampleur”. Néanmoins, ce dernier a tenu à minimiser les conséquences de l’attaque en affirmant que “cela ressemblait à quelqu’un qui s’ennuyait dans sa chambre avec un botnet”.

Toujours selon le porte-parole, aucune fuite de donnés n’est à déplorer grâce à “des systèmes de sécurité robustes”, la cyberattaque n’ayant entraîné qu’un bref ralentissement de “certaines activités électorales”. Les autorités spécialisées ont été saisies afin de déterminer l’origine de l’attaque.

Un contexte politique compliqué

Pour rappel, les Britanniques se rendront aux urnes le 12 décembre 2019 pour de nouvelles élections générales anticipées (équivalent des législatives en France). Le Premier ministre Boris Johnson espère y obtenir la majorité afin de sortir le Royaume-Uni de l’Europe comme il l’avait promis. Or, le parti travailliste, mené par Jeremy Corbyn, n’a jamais été un fervent défenseur du Brexit.

Les services de sécurité britanniques avaient alerté sur la possibilité de cyberattaques ou de partages de messages politiques semant la discorde sur les réseaux sociaux, a rappelé Reuters. Ce n’est pas la première fois que l’on déplore de tels actes lors d’une campagne électorale. Le rôle de la Russie dans l’élection de Donald Trump aux États-Unis n’est plus à prouver, à tel point que la NSA a créé un groupe pour lutter contre les cyberattaques de hackers russes en 2018. Même constat du côté des réseaux sociaux : il a ainsi été démontré que les Russes avaient déployé des publicités ciblées via Facebook afin d’influencer le vote des Américains.

La parution d’un rapport sur l’ingérence russe au Royaume-Uni bloquée

Il existe également de très gros soupçons quant à l’influence de la Russie lors du référendum du Brexit. En 2017, une étude révélait que des milliers de bots Twitter avaient posté de fausses informations pour influencer le vote, la Russie étant pointée du doigt pour cette action. D’ailleurs, cette nouvelle cyberattaque contre le parti travailliste s’est produite seulement quelques jours après que le gouvernement britannique ait bloqué la publication d’un rapport sur une possible ingérence russe lors du référendum du Brexit, il devrait paraître après les élections du 12 décembre prochain.

Désormais, les géants du Web font leur possible pour empêcher l’ingérence d’autres pays dans des élections, ils se préparent d’ailleurs pour l’élection américaine de 2020 afin d’éviter un nouveau scandale. Reste à savoir si ces efforts seront suffisants…