Twitter explore de nouvelles fonctionnalités à mettre en place pour l’année prochaine. Certaines pourraient changer radicalement la manière dont les usagers utilisent la plateforme, explique Dantley Davis, responsable du design et de la recherche du réseau social.

Des changements fondamentaux d’après Twitter

C’est en tweetant sur son propre compte une liste de fonctionnalités auxquelles les équipes de Twitter réfléchissent pour 2020, que Dantley Davis sollicite les avis des utilisateurs :

Ces fonctionnalités qui ne sont pour l’instant que des sujets en pourparlers, auraient pour effet d’offrir un meilleur contrôle aux utilisateurs. En publiant directement ces pistes de réflexion pour 2020, Dantley Davis et ses équipes pourront aisément récupérer l’avis des premiers concernés, et savoir s’ils aimeraient ou non : « pouvoir se retirer d’une conversation », refuser les retweets (RT) d’un tweet en particulier, contrôler leur identification demandée par autrui, supprimer un utilisateur d’une conversation, publier un tweet de manière ciblée. Dernière fonctionnalité évoquée dans un autre tweet : la labellisation des thread, pour éviter aux utilisateurs d’inscrire le mot avant d’écrire leur message.

Si ces fonctionnalités font pour l’instant l’objet d’une simple réflexion, elles pourraient, d’après Dantley Davis, offrir une utilisation plus saine du réseau dans son ensemble : « Je pense que donner plus de contrôle aux utilisateurs aidera Twitter à devenir plus sain et réduira les abus », explique-t-il.

Cette initiative s’inscrit plus généralement dans la volonté de gagner en transparence de la part de Twitter, qui par ailleurs compte garantir l’authenticité des contenus en ligne. En collaboration avec Adobe, et en partenariat avec le New York Times, le réseau social a annoncé vouloir participer à la mise en place d’un nouveau système d’attribution du droit d’auteur, baptisé « Content Authenticity ».

Dans un contexte qui annonce les prochaines présidentielles américaines, Twitter semble déterminé à garantir une transparence dans la diffusion des contenus pour rassurer les utilisateurs, et témoigner d’une certaine éthique. Rappelons que le groupe annonçait le mois dernier que les publicités politiques ne seraient plus diffusées à compter du 22 novembre 2019. Et ce pour éviter d’influencer les décisions de votes de millions de personnes.

Un bon moyen d’établir une politique qui se distingue de celle de Facebook, ayant annoncé à l’inverse, que les publicités politiques ne seraient pas censurées sur la plateforme. Et ce en dépit des contenus douteux, et démentis officiellement par la presse américaine : à l’instar des accusations portées par Donald Trump envers son adversaire aux futures présidentielles, Joe Biden, soupçonné d’avoir usé de son influence pour aider les affaires de son fils en Ukraine. Accusations qui rappelons-le sont à l’origine de l’approbation d’enquête lancée contre le président des États-Unis par Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants.

L’enquête est censée déterminer si Donald Trump a oui, ou non, profité de sa fonction pour forcer Kiev à enquêter sur le vice-président démocrate Joe Biden. Procédure qui donnerait la parole à des témoignages accablants, rapporte Le Point. De quoi conforter des réseaux sociaux comme Twitter dans sa quête de « transparence » et « d’authenticité ». S’il s’agit bien sûr d’établir une campagne de communication de la part des dirigeants pour redorer le blason du réseau social, ces questions d’ordre politique et publique n’en sont pas moins préoccupantes : jusqu’où les utilisateurs peuvent manier les réseaux sociaux pour servir leurs intérêts ? Les nouvelles fonctionnalités proposées par Dantley Davis semblent indissociables des retombées citées.