Un assistant vocal pourrait bien permettre aux enquêteurs de découvrir de nouvelles informations dans le cadre d’une enquête pour meurtre en Floride.

Les assistants vocaux peuvent-ils résoudre un meurtre ?

Les policiers sont réalistes : les enregistrements que contient Alexa ne vont probablement pas leur donner la clé de l’énigme mais ils peuvent s’en servir pour comprendre certains détails de l’affaire. À Hallandale Beach, en Floride, les forces de l’ordre ont utilisé un mandat de perquisition pour recueillir des enregistrements d’Alexa. Les enquêteurs sont persuadés que l’assistant vocal a pu enregistrer « par inadvertance » des conversations qui pourraient révéler certaines informations essentielles pour faire avancer l’enquête.

Ils espèrent pouvoir comprendre l’objet de l’altercation qui a eu lieu en juillet entre Adam Crespo et sa femme Silvia Crespo. Cette dernière est décidée d’une blessure à la poitrine. Son mari soutient qu’il s’agit d’un accident domestique. Alexa pourrait aider les enquêteurs à mieux comprendre ce qu’il s’est passé et permettre de faire la lumière pour savoir s’il s’agit d’un meurtre ou non.

Les assistants vocaux ne sont pas censés capter l’intégralité des conversations au sein d’une maison. Ils sont normalement à l’écoute uniquement sur demande, pendant une bref instant. Impossible de savoir si Alexa peut aussi enregistrer des conversations en dehors de ces courts instants. Christopher O’Toole, l’avocat d’Adam Crespo, a dit qu’il était heureux de savoir que les enregistrements seraient étudiés. Il estime qu’ils appuieraient la version des faits de son client et permettrait de prouver son innocence.

Quelles données sont réellement enregistrées ?

On peut légitimement se demander quelles données sont réellement récoltées par Amazon. L’entreprise a déjà répondu à cette question dans le passé. D’après Amazon, les assistants vocaux ne récoltent pas d’informations sur les clients. La seule condition est que l’entreprise soit mandatée par une « ordonnance juridiquement valable et contraignante » et qu’elle résiste aux demandes considérées comme « trop générales ou inappropriées ». La police est consciente des limites de ces technologies mais dans le cadre d’un meurtre cela pourrait s’avérer efficace.

Par ailleurs, les utilisateurs eux-mêmes ont de plus en plus de contrôle sur leurs données. Chaque jour, un utilisateur d’Alexa peut décider de supprimer ses propres enregistrements vocaux. Pourtant, il est intéressant de noter que ces intelligences artificielles sont craintes par leurs utilisateurs. Une étude de Pricewaterhousse Coopers parue en 2018 montrait que 38% des utilisateurs ne veulent pas que ces outils technologiques ne pénètrent dans leur vie privée.