Alors que la Russie testait une nouvelle technique de diffusion de fake news en Afrique, Facebook a (enfin) décidé de sévir. Les comptes liés au gouvernent russe ont été suspendus.

La Russie teste de nouvelles techniques de désinformation

Alors qu’il y a quelques jours, Mark Zuckerberg affirmait qu’il ne comptait pas supprimer les publicités politiques sur sa plateforme, la découverte de ces actions russes pourrait bien le faire changer d’avis. Plusieurs pays d’Afrique ont été visés par 3 réseaux d’influence russes considérés comme « inauthentiques » et liés à Evgueni Prigojine, un proche allié du président russe, Vladimir Poutine.

Facebook n’a pas tergiversé : les comptes ont été très rapidement supprimés. Le New York Times précise que cette campagne de désinformation avait vraisemblablement pour objectif de tester de nouvelles tactiques de désinformation. Plusieurs pays africains étaient ciblés, dont le Mozambique, le Cameroun, le Soudan et la Libye.

Les russes ont collaboré avec des dirigeants africains

Les messages supprimés faisaient la promotion des politiques russes, tandis que d’autres critiquaient les politiques américaines en Afrique. Comme le souligne l’Observatoire Internet de Stanford :

« Des messages en Arabe étaient diffusés sur près de 200 comptes qui comptabilisaient au total 1 million de fans. Le plus étrange dans cette histoire, c’est que le gouvernement russe aurait collaboré avec les autorités africaines pour mettre en place ce réseau ».

Nathaniel Gleicher, responsable de la cybersécurité chez Facebook, ajoute que : « c’est avéré : il y a une sorte d’unification des forces, entre les acteurs locaux et les acteurs russes. Il semble que des acteurs directement implantés en Afrique soient impliqués dans la partie opérationnelle de cette opération ».

Faut-il interdire les publicités politiques ?

C’est le choix qu’a fait le fondateur de Twitter. Il n’a pas tergiversé : les publicités politiques seront interdites à partir du 22 novembre. Ce choix est synonyme d’une véritable décision éthique et ne représentera pas une grande perte financière pour Twitter. Pour Jack Dorsey : “un message politique gagne du terrain lorsque les gens décident de suivre un compte ou de retweeter. Le fait de payer pour atteindre une audience enlève cette décision, et force les gens à recevoir des messages politiques parfaitement optimisés et ciblés”.

En réponse à la lettre ouverte rédigée par 250 salariés du groupe Facebook, inquiets de voir de plus en plus de publicités politiques mensongères, Mark Zuckerberg expliquait que : “nous devons absolument défendre la liberté d’expression et le droit de parole. Nous devons faire attention à ne pas adopter plus de règles qui peuvent restreindre ce que les gens peuvent dire sur notre plateforme. Je ne pense pas qu’il soit juste que les politiciens soient censurés”. Le fondateur du réseau social ré-affirme sa volonté de ne pas censurer les publicités politiques, mais à terme, de telles ingérences étrangères pourraient bien le faire changer d’avis.