Gwynne Shotwell, la présidente de SpaceX, s’est livrée aux médias américains le 22 octobre. Elle en a profité pour annoncer que grâce à la constellation de satellites Starlink, SpaceX sera capable de fournir internet aux Américains mi-2020. Une série de quatre lancements est déjà prévue d’ici à avril 2020.

Pour atteindre cet objectif, 6 à 8 lancements de grappes de satellites Starlink doivent encore être mis sur orbite. En mai dernier la Falcon 9 a envoyé dans l’espace les 60 premiers satellites de Starlink. 3 satellites n’ont pas réussi à se placer et deux ont été retirés, mais le nombre de satellites a semblé suffire pour permettre à Elon Musk de fanfaronner sur Twitter.

Pour assurer une couverture mondiale satisfaisante, ce n’est pas moins de 24 lancements qui seront nécessaires. Et le moins que l’on puisse dire c’est que Shotwell n’a pas dissimulé son ambition, « Nous espérons avoir atteint les 24 lancements à la fin de l’année prochaine » a-elle déclaré.

Le 16 octobre la présidente avait déjà fait sensation en demandant à l’Union internationale des télécommunications l’autorisation de placer en orbite 30 000 satellites supplémentaires. Un nombre qui s’additionne aux 12 000 satellites déjà acceptés par la Commission des communications fédérale des États-Unis. Cela ferait de la constellation Starlink la plus importante à large bande en orbite terrestre basse du monde.

Shotwell a expliqué que tous les satellites ne seraient pas nécessaires pour Starlink, mais que d’autres engins, offrant des services plus spécialisés, personnalisés pour les utilisateurs pourraient aussi être envoyés.

Ces annonces en cascade sont un moyen de mettre la pression sur la concurrence. Google, avec les ballons Loon, Oneweb, ou Amazon et son projet Kuiper espère tous être les premiers dans le domaine de l’accès à internet par satellite.

Un secteur d’activité inconnu pour SpaceX

Il y a un secteur dans lequel Gwynne Shotwell a admis que SpaceX n’était pas encore au point, la vente directe au consommateur du service offert par Starlink. Aucun tarif n’a été révélé et si la présidente a taclé les offres à 80$ par mois pour un « service merdique » elle n’en a pas dit plus.

SpaceX devrait procéder comme avec Tesla en tentant de s’adresser le plus directement aux consommateurs. Ce qui sous-entend le recrutement de vendeurs, d’équipes techniques, etc. Pas tout à fait le point fort de SpaceX. Quant à l’étranger ce sera au cas par cas, « chaque pays à ses propres façons de faire » a-t-elle expliqué.

Avant de voir comment faire à l’étranger il reste tout à faire sur place, aux États-Unis. Les boîtiers en contact avec les satellites pour offrir internet aux domiciles des particuliers ne sont pas encore conçus. Le développement, l’ingénierie, le design dont est particulièrement attentif Elon Musk semblent encore aux balbutiements.

Les premiers boîtiers doivent, pour le moment, être construits au sein de l’usine californienne d’Hawthorne. Ils seront appelés à être préparés ailleurs une fois la production grand public lancée.

Starlink un « additif » à SpaceX

Faut-il s’attendre à voir devenir SpaceX un simple fournisseur d’accès ? Gwynne Shotwell assure le contraire, Starlink n’est qu’un « additif » à SpaceX.

Au contraire, le lancement des Starlink doit permettre de pousser les propulseurs Falcon dans leurs retranchements et de les renforcer. Ils sont théoriquement fabriqués pour assurer dix vols. Starlink, si tout se passe bien, assurera une rentrée d’argent régulière pour l’entreprise. Le rendez-vous pour 2020 est pris.