À quelques mois d’une introduction en bourse, les chiffres d’Airbnb sont « rassurants » contrairement à ce que pouvait prétendre un rapport publié jeudi 17 octobre. Les investisseurs ont eu quelques sueurs froides et ont surtout pensé qu’ils revivraient le même cauchemar qu’avec WeWork. Vraisemblablement, ce ne sera pas le cas.

Des pertes, mais des arguments rassurants

Airbnb veut faire son entrée sur le marché boursier en 2020. Pourtant, un récent rapport publié par The Information a bien failli tout compromettre. Ce dernier laissait penser que les pertes d’Airbnb avaient doublé au premier trimestre de cette année par rapport à 2018. Avec la mésaventure que WeWork a connu ces derniers mois, les investisseurs préfèrent désormais être prudents. Par ailleurs, en ce moment-même, SoftBank tente de mettre la main sur le géant du coworking pour relancer la machine et atteindre le seuil de rentabilité rapidement.

Le rapport mérite néanmoins d’être nuancé : l’ensemble des chiffres d’Airbnb montrent qu’il ne s’agit pas d’un autre WeWork en construction. Avec un bilan à plus de 3 milliards de dollars (2,7 milliards d’euros), et une situation de trésorerie qui aurait de quoi apaiser les investisseurs, Airbnb se porte plutôt bien. Pourtant il y a actuellement une certaine défiance de la part des investisseurs envers les sociétés de la nouvelle économie. En effet, ces derniers délaissent les actions des sociétés Lyft et Uber, qui brûlent trop de liquidités à leurs yeux.

Airbnb doit faire attention aux dépenses faramineuses

Cependant les investissements d’Airbnb dans des actions de marketing auraient augmenté de 58 % d’un exercice à l’autre pour atteindre 367 millions de dollars au premier trimestre de cette année. En 2018 le montant total de ces actions s’élevait à 1,1 milliard de dollars (990 millions d’euros) contre 839 millions de dollars (751 millions d’euros) en 2017. À ce propos, Airbnb a simplement expliqué que : « nous ne pouvons pas commenter les chiffres, mais 2019 est une grande année d’investissement en faveur de nos hôtes et de nos invités ».

Ce n’est pas gagné pour Airbnb. En effet, une autre donnée complique l’équation pour les investisseurs : le succès d’Airbnb dépendra de sa capacité à s’adapter aux réglementations gouvernementales. Armée d’un parc hôtelier gigantesque : 7 millions de logements dans près de 100 000 villes du monde, Airbnb espère réussir à séduire pour ne pas connaître le même sort que WeWork.