Qwant, le moteur de recherche qui respecte la vie privée de ses utilisateurs, est à l’origine d’un moteur de recherche dédié aux 6-12 ans. Créé en 2015, de plus en plus utilisé par l’Éducation nationale, Qwant Junior va bénéficier d’une nouvelle jeunesse.

Découvrir le Web « de manière sereine »

Qwant Junior c’est la promesse de préserver les tout jeunes internautes des contenus choquants et inappropriés qui pullulent sur le net, en plus de protéger leurs données privées.

En utilisant Qwant Junior, il est théoriquement impossible de tomber sur de la pornographie, de la violence, de l’incitation à la haine, etc. Pour Tristan Nidot, directeur général de l’entreprise, « Qwant Junior est un véritable outil mis à la disposition des parents et des jeunes, permettant aux enfants de découvrir toutes les richesses du Web de manière sereine ».

Le résultat affiché par Qwant junior avec le mot pornographie

Pornographie, Qwant Junior il ne connaît pas. Crédit : Qwant Junior

Les enfants y sont également protégés des publicités intempestives. Sur les pages de Qwant Junior aucune publicité. Les sites marchands sont eux expurgés des résultats de recherche,« On ne va pas sortir sa carte bleue à 6-12 ans » s’amuse-t-on du côté de l’entreprise.

Qwant Junior c’est donc la promesse d’un internet plus sain pour les enfants. Un enjeu réel alors que l’accès au Web se fait de plus en plus tôt. Selon l’étude Junior Connect’ 2017, les 7-12 ans passent en moyenne 6h10 par semaine sur internet. Ces connexions se font de plus en plus sur des tablettes et des smartphones : un foyer sur deux possède des tablettes, 24% des enfants de la tranche d’âge 7-12 ans disposent d’un smartphone à eux, d’où la création en mars 2018 d’une application Qwant Junior sur Android et iOS.

Concrètement, comment fonctionne le filtrage de Qwant Junior ?

Le filtrage des sites sur le moteur de recherche dédié aux plus jeunes est, grossièrement, basé sur deux listes. Une whitelist comprenant des sites conseillés pour les enfants, et une blacklist des sites aux contenus inappropriés. Les termes et expressions de la première remontent dans les résultats, ceux de la seconde en sont supprimés. Ces deux listes ont été réalisées avec l’aide du travail d’experts de l’Université de Toulouse 1 Capitole. Par exemple, chaque recherche met en évidence Vikidia, une encyclopédie libre pour enfant, fonctionnant sur le modèle de Wikipédia.

Pour affiner la blacklist, des requêtes particulières ont été bloquées, comme nous avons pu le constater avec le terme « pornographie » ou « meurtre ». Les mot-clefs et URL sont d’autres renseignements qui peuvent amener au blocage d’un site.

Les équipes de Qwant l’assurent, vérifier qu’aucun contenu inapproprié ne filtre sur le moteur de recherche est un travail constant, « Nous nous adaptons au fur et à mesure de l’exercice. Il y a une partie du travail de contrôle qui est automatisée et ensuite il y a tout un travail manuel ». Les équipes vérifient également les signalements qui remontent jusqu’à eux.

Le risque 0 n’existe pas cependant. Ainsi, du côté de Qwant on précise que les enfants qui naviguent sur Qwant Junior doivent le faire sous la supervision d’un adulte, « Qwant Junior ne doit pas être un outil qui dédouane parents ou professeurs de leurs responsabilités. C’est comme laisser un enfant pendant 24 heures devant Gulli, oui il ne verra rien de mal, mais est-ce que pour autant il faut le laisser devant tout ce temps ? ».

La nouvelle version

La nouvelle version de Qwant Junior va désormais s’articuler autour de 5 thématiques, chacune accompagnée par des vignettes amenant l’utilisateur vers un contenu en lien avec la thématique choisie.

À la « recherche » classique sont accolés des contenus vidéos : actualités, youtubeurs, chaînes éducatives. « S’informer » présente des contenus d’actualités ajustés pour les enfants, 1 jour 1 actu, France TV éducation… « Apprendre » oriente vers des contenus en lien avec le programme de l’Éducation nationale. « Jouer » donne accès à des jeux adaptés aux plus jeunes. Et enfin « Activités » offre la possibilité de se renseigner sur des activités manuelles, de la cuisine, des jeux en extérieurs, etc.

Le moteur de recherche connaît déjà un beau succès dans sa version pré-15 octobre. 3,4 millions de visites enregistrées au cours du mois de septembre et autour de 200 000 visites par jours début octobre. Des résultats appelés à progresser avec la nouvelle mouture du moteur de recherche.

Qwant a même séduit l’Éducation nationale. D’après l’entreprise de nombreuses villes l’utilisent au sein de leurs établissements primaires Rennes, Angers, Issy-Les-Moulineaux, etc, et la quasi-moitié des académies en est équipée. Qwant Junior bénéficie sans aucun doute d’un mouvement général de l’administration française autour de l’entreprise.

Il y a un an Florence Parly, ministre des Armées annonçait Qwant comme le futur moteur de recherche de son ministère. Début 2018 l’Assemblée nationale prenait un amendement en ce sens et encore récemment la région Occitanie a signé un partenariat avec le moteur de recherche français. Un mouvement est en marche pour Qwant.