L’Agence fédérale américaine chargée de la sécurité routière nationale « The National Highway Traffic Safety Administration » (la NHTSA), chargée du département Transport des États-Unis, a sorti un rapport sur les système de caméra à l’intérieur et à l’extérieur des voitures. Ce système pourrait prétendre un jour remplacer les rétroviseurs des voitures. Certaines observations doivent être prises en compte, ne serait-ce que pour une amélioration du concept.

Des avantages, et des inconvénients

Le rapport demandé devait contenir une série d’informations concernant des supports techniques, des données et des analyses du CMS, pour être en mesure de déterminer ou non si les caméras peuvent remplir le même rôle que les rétroviseurs et garantir le même niveau de sécurité.

En 2014, des sociétés comme Tesla, et l’Alliance des Manufactures de l’automobile avaient fait une pétition pour autoriser le remplacement des rétroviseurs par des caméras. Les sociétés automobiles arguaient qu’en supprimant les rétroviseurs, les voitures seraient dotées d’une meilleure ergonomie capable de réduire les dépenses de carburant. Ajoutant bien sûr que les caméras installées à l’extérieur des voitures pourraient en définitive offrir une meilleure visibilité au conducteur, dont le champ de vision peut être réduit notamment en cas d’angles morts.

Depuis, la NHTSA a lancé la mise à l’essai des caméras à la place des rétroviseurs. Le comportement des conducteurs a été étudié, notamment quand ils ont eu à effectuer des « manoeuvres de changement de voie ». Comme le rapporte Bloomberg, les essais ont permis, selon l’agence, de mettre en lumière certains dangers dus à l’utilisation des caméras à la place des rétroviseurs. Selon le rapport de l’agence, certains écrans sont trop lumineux, et rendent difficile pour les conducteurs la distinction de certains objets sur la route. Dans l’ensemble, les caméras offrent la plupart du temps une meilleure qualité d’image que les miroirs, notamment à l’aube et au crépuscule. La nuit cependant, ce problème de luminosité peut intervenir. Les images ont tendance à se distordre sur l’écran, surtout par temps de pluie, car les gouttes d’eau peuvent obstruer les objectifs des caméras. Problème de distorsion également quand l’image est trop compressée horizontalement, et qu’elle empêche de distinguer certains objets, très petits. Enfin, les écrans sont placés plus bas que les rétroviseurs, ce qui au départ a provoqué une désorientation chez certains conducteurs. Ceux-ci ont cependant pu s’acclimater à ce changement d’orientation. Il est finalement précisé par la NHTSA que certaines personnes pourraient difficilement s’adapter en raison d’une sensibilité trop forte à la luminosité des écrans.

Une technologie qui risque de s’étendre

Certains pays autorisent déjà l’utilisation de caméras. Le Japon a depuis 2016 aboli « l’obligation d’installer deux rétroviseurs », rapidement suivi par l’Union européenne et la Corée du Sud. Les rétroviseurs classiques peuvent ainsi être remplacés par un « système équivalent », exemple : une paire de caméras vidéo reliées à un ou deux écrans.

Prenons l’exemple de E-Tron de Audi, équipée de caméras OLED pour remplacer les rétroviseurs extérieurs, qui, reliées à des écrans à l’intérieur de la voiture, retransmettent les données évaluées.

Des caméras à la place des rétroviseurs

Crédit : Audi/ e-tron

La Lexus ES, disponible au Japon dispose de caméras similaires, et Tesla propose des modèles capables d’offrir une visibilité à 360 ° selon eux.

Des écrans intérieurs reliés à des caméras extérieures à la place des rétroviseurs

Crédit : TESLA MOTORS

D’autres arguments sont avancés par certains constructeurs, comme Mitsubishi Electric, expliquant que le système de caméra extérieure et de détecteurs de mouvement reliés aux écrans intérieurs peuvent détecter des voitures, motos, et piétons à une distance de 100 mètres, tandis qu’ils ne forment qu’un point à l’oeil humain. Pour cela le constructeur a fait appel à un système d’intelligence artificielle qui reprend les capacités du cerveau humain à analyser et détacher les objets perçus de la scène, pour ensuite les identifier en les catégorisant sous différentes étiquettes : « voiture », « végétation », etc.

Autre avantage, le conducteur n’a plus à craindre un choc extérieur, le privant ainsi de visibilité quand le rétroviseur est cassé. Chose qui arrive souvent, il faut bien l’avouer. À voir cependant si le dispositif extérieur ne craint pas les chocs lui non plus… Le dégivrage devrait être plus rapide, et surtout l’angle de vision élargi. Simple élément à prendre en compte toutefois : la panne… électronique. Que fait-on si le système ne marche plus ? La solution hybride ferait perdre les avantages auparavant cités. Batterie de secours ?… Des solutions de rechange sont sans doute à envisager.

Il semblerait, donc, que les caméras présentent plusieurs avantages. Il convient cependant de tenir compte des tests effectués et de prendre en compte les améliorations nécessaires. Notamment pour les personnes sensibles aux écrans. Cette technologie semble tout de même vouée à subir plusieurs améliorations, d’autant que la conception des voitures autonomes est « en route ». Peut-être est-ce d’ailleurs par ce biais que le système risque réellement de se développer. En attendant, gardez un oeil dans le rétroviseur, il risque d’être là pour quelques temps encore…