Un procès oppose actuellement le géant des médias sociaux à plusieurs agences de publicité. Ces dernières estiment que Facebook aurait gonflé la durée de visionnage des vidéos sur sa plateforme. Concrètement, elles accusent Facebook d’avoir trafiqué certaines statistiques en surestimant le temps moyen que des utilisateurs passaient à regarder des vidéos. Le réseau social va devoir verser 40 millions de dollars, soit 36,5 millions d’euros pour réparer ce préjudice.

Facebook a gonflé le temps de visionnage

Certes ce procès semble aller dans le bon sens, mais d’après les plaignants, Facebook n’aurait toujours pas assumé son entière responsabilité dans l’ensemble des trucages. Dans l’une des plaintes déposées, nous pouvons lire que : « les mesures de l’auditoire moyen n’ont pas été gonflées de seulement 60 % à 80 %. Non, elles ont été gonflées de 150 % à 900 %, c’est inadmissible car ces statistiques ne sont absolument pas fiables. Facebook se moque du monde ». Le réseau social a contesté certaines accusations des agences publicitaires. Au début de l’affaire, Facebook avait même aussi à convaincre le juge d’annuler totalement les réclamations des plaignants.

Le réseau social a finalement été reconnu coupable d’une partie des chefs d’accusation et a accepté de payer cette fameuse amende de 36,5 millions d’euros. Malgré cela, Facebook soutient que ces poursuites sont sans fondement. Les agences de publicité à l’origine de cette plainte estiment qu’elles auraient dû percevoir entre 100 et 200 millions de dollars (entre 91 et 182 millions d’euros) de dommages et intérêts pour que le préjudice soit réellement réparé.

La falsification deviendrait-t-elle monnaie courante ?

Le trucage des statistiques semble devenir une pratique courante depuis quelques temps. En effet, l’entreprise ComScore, spécialisée dans la mesure et l’analyse des données sur Internet a récemment été accusée d’avoir trafiqué ses propres chiffres pour faire gonfler ses revenus. L’ancien CEO avait même été jusqu’à mentir à ses comptables pour dissimuler la fraude.

Aujourd’hui, Internet et le monde de la publicité sont régis par des statistiques qui nous permettent de mesurer l’impact de telle ou telle action et la puissance d’un site web. Cette industrie prospère grâce à l’analyse des chiffres. Seulement voilà, que se passe-t-il quand l’entreprise qui fournit ces données prépare ses propres statistiques ? Il fallait s’y attendre, cela se passe mal. Serge Matta, ancien CEO de Comscore, aurait trafiqué les données de son entreprise pour gonfler ses revenus.