Quelques jours plus tôt, Facebook déclarait considérer les commentaires des politiques comme de l’actualité. De ce fait, leurs propos ne seront pas soumis au système de vérification des faits du réseau social, contrairement aux autres utilisateurs. YouTube tente d’être plus subtile dans ses déclarations, en annonçant que les politiques seront soumis aux mêmes règles que tout le monde, sauf exceptions.

Des exceptions qui risquent cependant d’être nombreuses dans le cas de YouTube

Suite à une « mésinterprétation » de la part de la revue Politico, un représentant de YouTube a déclaré dans The Verge que les politiques seraient bien soumis au même règlement que les autres utilisateurs. Ainsi, leurs commentaires feraient bien l’objet d’une suppression en cas d’incitation à la violence.

Néanmoins, si les commentaires font référence à certains domaines reliés à une quelconque valeur « éducative, scientifique, artistique » ou faisant référence à « l’actualité », ceux-ci seront conservés. Les vidéos resteront également en ligne si le contexte se réfère à un débat politique ou une « analyse » d’évènements en cours.

Une approche différente de la part de Twitter

Twitter a choisi de traiter le problème autrement depuis quelques mois. Les publications des politiques ne seront pas supprimées si elles sont considérées comme d’intérêt public, rapportait The Verge. Une manière assez fine de sous-entendre que ne pas diffuser les déclarations des politiques, reviendrait à laisser de côté des faits qui mériteraient d’être connus du grand public. Qui plus est si celles-ci vont à l’encontre des règles établies par le réseau social en prônant des propos haineux, violents, ou irrespectueux.

Pour accéder à une publication de ce type, les utilisateurs seront cependant obligés de cliquer sur un lien intégré par Twitter au préalable, indiquant que le tweet en question « enfreint les règles du réseau social, mais qu’il est sans doute d’intérêt public de laisser la publication accessible ».

Les réseaux sociaux sont devenus des sources de déclarations quasi instantanées depuis que les responsables politiques utilisent ce vecteur. Les équipes de communication ont trouvé là un moyen de toucher directement les électeurs, sans avoir à passer par les modes de communication officielles. Le président Donald Trump n’a eu de cesse de répéter qu’il n’aurait sans doute pas eu le même « succès » sans Twitter. Si le président Barack Obama utilisait Twitter pour amplifier l’impact d’une information diffusée par voix officielle au préalable, son successeur aura utilisé le processus inverse, commente le journaliste Philip Tucker, chef du bureau de la Maison Blanche au Washington Post. Le phénomène ne peut être ignoré selon Dan Balz, correspondant politique au Washington Post.

Certains considèrent cependant que cette prise de position de la part de Twitter n’est pas la meilleure, réfutant une autre directive mise en place par le réseau social : la limitation de la diffusion des posts enfreignant le règlement de Twitter. Car une fois considérés comme tels, ils sont supprimés de la barre de recherche du réseau social. Donald Trump avait lui-même violemment critiqué cette initiative prise par Twitter. Le réseau social avait d’ailleurs été remis en cause, suspecté de manquer d’impartialité dans ses choix.

Le contexte établi par ce type de communication instantanée change la manière de suivre les débats politiques et l’actualité, pour le pire et/ou pour le meilleur. Néanmoins, puisque le « savoir est un pouvoir », mieux vaut se tenir informé… et en savoir trop, que pas assez.