Depuis quelques semaines, plusieurs géants américains font l’objet d’une enquête antitrust. Aujourd’hui c’est le nom de Facebook qui revient. Le réseau social de Mark Zuckerberg aurait usé et abusé de pratiques anticoncurrentielles pour évincer la concurrence. Ce n’est pas une surprise, mais ce qui est intéressant comme le rapporte le Wall Street Journal, c’est que Snap, la maison-mère de Snapchat a fourni à la FTC un dossier nommé « Project Voldemort ». Dans ce dernier ? Tous les mouvements réalisés par Facebook pour tuer Snapchat.

Des renseignements précieux pour la FTC, mais dangereux pour Facebook

Project Voldemort, le nom de code est intéressant. Dans la saga Harry Potter, on utilise ce terme pour parler de l’ennemi juré du jeune sorcier, Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom aussi connu sous le nom de Tom Elvis Jedusor ou Lord Voldemort. Les sorciers avaient interdiction de dire son nom.
Dans le cas de Snap, c’est la même chose avec Facebook. Après avoir sans scrupules copié la fonctionnalité clé du fantôme jaune, à savoir les stories, le réseau social d’Evan Spiegel et plus précisément l’équipe juridique a suivi et conservé toutes les pratiques anticoncurrentielles de Facebook. 

Parmi les fonctionnalités populaires dans l’écosystème Facebook et copiées sur d’autres plateformes, on peut par exemple citer :

La FTC s’intéressait également de près à Onavo. Un service de VPN racheté par Facebook et qui aurait permis à l’entreprise de suivre les moindres faits et gestes des utilisateurs sur leurs smartphones, dont le temps passé sur telle ou telle application.

Sur Instagram, il est hors de question de parler de Snapchat

Snapchat a ainsi gardé une trace de toutes les nouveautés et fonctionnalités lancées par Facebook, mais pas seulement. On apprend par exemple qu’Instagram déconseillait fortement aux influenceurs de citer leur compte Snapchat sur la plateforme. Le réseau social allait plus loin, en menaçant certains utilisateurs de leur retirer le badge vérifié.

Durant cette enquête de nombreux acteurs sont venus se confier à la FTC. Développeurs, personnes ayant vendu leur société à Facebook ou encore entreprises ayant perdu accès à Facebook, les langues se délient et la situation risque de se compliquer pour Facebook.
En juillet dernier, Facebook s’est vu infliger une amende de 5 milliards de dollars par la FTC suite au scandale Cambridge Analytica. L’entreprise de Zuckerberg a toujours nié avoir voulu étouffer la concurrence afin d’avoir un certain monopole.
Mais avec plus de 2 milliards d’utilisateurs dans le monde, le petit projet d’étudiants à Harvard a bien évolué. Avec toutes les informations dévoilées par la concurrence, on imagine que cette enquête pourrait coûter gros (même très gros) à Facebook.