Alors qu’il y a quelques mois, WeWork se rapprochait doucement d’une introduction en bourse, aujourd’hui les choses sont devenues particulièrement compliquées. SoftBank, plus gros actionnaire de The We Company, demande à la société américaine de reporter son introduction en Bourse en raison des inquiétudes sur la valorisation que l’opération peut laisser espérer. Aussi, comme le rapporte le Wall Street Journal, SoftBank aimerait écarter Adam Neumann, actuel PDG et co-fondateur de WeWork.

Que va décider le conseil d’administration de WeWork ?

Le conseil d’administration de WeWork est actuellement composé de 7 personnes. Adam Neumann en fait évidement partie. Pourtant, SoftBank prévoit de faire pression sur ce dernier pour tenter de lui faire quitter le navire en le nommant président non exécutif du groupe. Cette fonction lui permettrait de rester au sein de l’entreprise qu’il a bâtie tout en permettant à SoftBank de placer un nouveau patron à la tête de WeWork.

Cette situation n’est pas sans nous rappeler l’histoire récente d’Uber. Il y a quelques mois, lors de son introduction en bourse, Travis Kalanick CEO et co-fondateur d’Uber a lui aussi été contraint d’abandonner son poste. Pour SoftBank la situation est plus compliquée avec WeWork. En effet, parmi les membres du conseil d’administration de l’entreprise, certains sont très proches d’Adam Neumann et ne souhaitent pas son départ.

Adam Neumann a encore quelques soutiens

Parmi les soutiens de Neumann, nous retrouvons Steven Langman, cofondateur de la société de capital-risque Rhône Group. En revanche, Ronald Fisher, vice-président du conseil d’administration du Groupe SoftBank siège également au conseil d’administration de WeWork. Sans aucun doute, il se rangera du côté de SoftBank. Bref, les discussions sont particulièrement torrides ces derniers temps et l’introduction en bourse de la société semble compromise.

Sur le papier, WeWork a pourtant de quoi séduire : avec une valeur estimée à 47 milliards de dollars (42,6 milliards d’euros), l’entreprise a réuni près de 8,4 milliards de dollars (7,6 milliards d’euros) de financement par emprunt depuis sa création en 2010. Ses fondateurs, Adam Neumann et Miguel McKelvey, ont fait de WeWork une licorne, grâce aux centaines de millions de dollars levés chez SoftBank Vision Fund. Reste à savoir s’ils arriveront à transformer le tir pour finalement entrer en bourse.