C’est dans un article de blog que Facebook a récemment annoncé que des dizaines de milliers d’applications connectées à sa plateforme pouvaient potentiellement collecter nos données. Pour cette raison, le réseau social a décidé de suspendre ses activités avec ces dernières.

Un nouveau scandale est-il à prévoir ?

En 2018, dans le sillage de l’enquête sur Cambridge Analytica, le réseau social déclarait que 400 applications avaient été repérées comme étant potentiellement dangereuses. Ces applications liées à Facebook étaient suspectées de collecter et d’utiliser nos données personnelles. Aujourd’hui, l’entreprise ne parle plus de 400 applications mais bien de plusieurs dizaines de milliers. Nous sommes très loin des premiers constats du début de l’enquête.

En août dernier, Facebook avait déjà décidé de bannir une application baptisée MyPersonality. Inactive depuis 6 ans, cette app avait été créée par des chercheurs du Cambridge Psychometrics Center (CPC). Elle reposait sur des questionnaires de personnalité ayant permis de récolter un certain nombre de données sensibles auprès de 4 millions d’utilisateurs entre 2007 et 2012. Le centre ainsi que d’autres universitaires y avaient accès mais tout ceci aurait été approuvé par le comité d’éthique de l’université.

Le réseau social estime donc que des dizaines de milliers d’applications comme MyPersonality auraient pu collecter nos données depuis plusieurs années. Nous n’avons pas beaucoup plus d’informations à ce sujet, mis à part que ces applications auraient été conçues par 400 développeurs. Nous sommes nombreux à nous demander pourquoi Facebook a attendu autant de temps pour lever le voile sur les activités de ces dizaines de milliers d’applications.

Facebook est-il au courant des activités de ces applications ?

La vraie question est la suivante : les équipes de Facebook sont-elles au courant de ces pratiques ? Récemment, nous apprenions que Facebook savait pour Cambridge Analytica depuis 2015. Pour le procureur général du district de Columbia, des conversations internes à propos de cette société avaient existé bien avant que le scandale n’éclate.

Dans un e-mail envoyé à la direction le 22 septembre 2015, on peut lire ceci : « nous soupçonnons qu’un grand nombre d’entreprises récoltent des données personnelles de manière illégale. L’activité la plus intense provient de Cambridge Analytica, une entreprise de modélisation de données pour le moins sommaire qui a vraisemblablement pénétré profondément notre marché ».