Les cigarettes électroniques Juul ont été retirées de deux sites web chinois, 10 jours à peine après leur mise en vente. Ni la société américaine, les distributeurs chinois n’ont pour l’instant pas exposé les motifs de cette décision.

 Une suite de complications pour la société américaine

Quelques jours après le lancement des ventes de cigarettes électroniques Juul sur des sites chinois, celles-ci ont été retirées sans explication. Les sociétés Tmall et Alibaba ont mis en ligne les produits Juul entre le 9 et 13 septembre 2019. Il s’agissait précisément de vapoteuses, de capsules de recharge parfumées à la menthe, au tabac Virginia, et à la mangue crème.

Si les groupes chinois n’ont commenté cette décision, la porte-parole de Juul, Victoria Davis, a annoncé qu’il tardait au groupe de « poursuivre le dialogue avec les parties prenantes afin de rendre nos produits disponibles à nouveau ».

Difficile de ne pas faire le lien entre cet arrêt des ventes prématuré, et les décisions prises récemment aux États-Unis. La semaine passée, l’État de New York a décidé de stopper la vente des cigarettes électroniques, à l’image de la ville de San Francisco il y a quelques mois, préoccupée par l’impact des ventes sur les personnes mineures. L’administration du président Donald Trump a également annoncé il y a moins d’une semaine vouloir réguler le trafic des cigarettes électroniques.

Ces prises de position sont la répercussion de maladies pulmonaires recensées dont on ne connait pas précisément l’origine. Les cigarettes électroniques sont soupçonnées d’en être la cause. Le 6 septembre, les autorités sanitaires des États-Unis ont déclaré la mort de six personnes qui utilisaient des vapoteuses. Le nombre de personnes atteintes de graves difficultés respiratoires auraient également doublé dans le pays. On recense pour l’instant 450 cas. Rien ne permet aujourd’hui de cibler une marque, ou un type de liquide en particulier qui serait à l’origine de ces problèmes pulmonaires. Il semblerait toutefois que les patients aient tous inhalé des produits contenant du tétrahydrocannibol (THC), soit la substance active du cannabis.

Les responsables sanitaires mettent en garde contre des conclusions trop hâtives. Un lien pourrait être établi entre les difficultés respiratoires des patients et leur consommation d’une huile de vitamine E selon certains. La consommation par inhalation de cette huile à haute température, pourrait être dangereuse. Pour l’instant les échantillons des liquides vendus pour les cigarettes électroniques ne contiendraient ni de « substance ou molécule unique, dont l’acétate de vitamine E » d’après l’Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux, chargée de tester les produits impliqués.

La société Juul avait été contrainte de se désengager des réseaux sociaux, et retirer des points de vente ses produits aromatiques jugés attirants pour la jeune population. Une enquête avait été menée par l’Agence Fédérale de Protection des Consommateurs des États-Unis pour savoir si la société incitait réellement les mineurs à consommer leurs produits. La Chine représente une part de marché importante pour Juul, car elle compte environ 300 millions de fumeurs, autrement dit beaucoup de cibles potentielles.

Après ces ventes de produit interrompues, et le climat actuel aux États-Unis, il semblerait que la société Juul ait quelques soucis à se faire.