Les géants du numérique incluant Facebook, Google, Microsoft et Twitter se sont réunis autour des représentants des Agences américaines de renseignements. L’objectif était de préparer les élections présidentielles de 2020, et de mettre en place des stratégies pour en garantir la sécurité.

Repousser les attaques de piratage

D’après Nathaniel Gleicher, responsable de la cybersécurité de Facebook, les attentes portaient sur la coordination à mener entre l’industrie et le gouvernement pour détecter et réduire les « menaces ».

Si les géants du numérique doublent en ce moment leurs efforts pour garantir l’intégrité des élections, c’est en partie à cause des suspicions de piratages orchestrés par la Russie pour favoriser l’élection de Trump en 2016. Donald Trump a toujours nié avoir bénéficié de l’aide de la Russie pour accéder au pouvoir. Une enquête de justice a cependant été lancée par le FBI pour évaluer ses connections avec la Russie durant les années qui ont précédé son élection. Son ancien directeur de campagne en 2016, Paul Manafort a quant à lui plaidé coupable d’association de malfaiteurs contre les États-Unis, et entrave à la justice.

En 2017 la justice des États-Unis avait également inculpé 13 Russes pour ingérence dans les élections de 2016. Cette inculpation avait pour objectif de déterminer si oui ou non la Russie avait permis à Donald Trump de gagner les élections contre Hillary Clinton.

Les suspicions portaient entre autres sur le piratage et la divulgation des e-mails du Parti démocrate, et sur la propagande à travers les réseaux sociaux. Une opération de ciblage avait été menée afin de décourager les minorités ethniques, la communauté LGBT et tout particulièrement l’électorat afro-américain d’aller voter, tous réputés pour être majoritairement démocrates. Des messages diffusés à partir de faux comptes accusaient notamment le Parti démocrate d’être corrompu.

Assurer l’intégrité des futures élections est donc devenu une priorité pour les géants du numérique. Google déclare avoir investi dans des « systèmes robustes » permettant de détecter les tentatives de phishing et de piratage, d’identifier les interférences étrangères sur la plateforme et de prévenir les campagnes contre les attaques numériques. Richard Salgado, un des dirigeants de Google, précise cependant que la technologie ne représentera pas une solution à elle-seule pour garantir le bon déroulement des élections.

Veiller à l’intégrité des élections en renforçant la cybersécurité semble nécessaire. Cependant, les États-Unis sont connus pour mener des campagnes présidentielles où tous les coups sont permis. Difficile de garantir l’intégrité des candidats et de leurs équipes dans leur utilisation du numérique. Une chose est sûre, les réseaux sociaux sont entrés dans la danse des batailles politiques, et ils ne sont pas près d’en sortir.

Un porte-parole de Twitter a confirmé qu’eux aussi comptaient remplir leur part du contrat pour garantir la sécurité des évènements. Seul Facebook ne s’est pas prononcé officiellement sur le sujet suite à cette rencontre.