Alors que la reconnaissance faciale a le vent en poupe, notamment dans les aéroports, les citoyens américains n’ont pas dit leur dernier mot. Oakland est devenu la troisième ville américaine à promulguer l’interdiction de cette technologie ce mardi 16/07.

La reconnaissance faciale ne s’affirmera visiblement pas aussi facilement dans les villes américaines que dans les villes chinoises. Après San Francisco en mai, puis Somerville (Massachusetts) le mois dernier, la ville d’Oakland, en Californie, a fait interdire l’utilisation de la reconnaissance faciale dans ses murs. La ville a adopté ce mardi une ordonnance qui interdit l’utilisation de la technologie au motif qu’elle est souvent inexacte, potentiellement envahissante, et car elle manque de normes.

Une inquiétude claire

La reconnaissance faciale pourrait servir à traquer avec beaucoup plus d’intensité les citoyens à l’avenir, et entraîner des dérives violentes. C’est précisément ce qu’a pointé la présidente du Conseil municipal, Rebecca Kaplan, dans une lettre recommandant son interdiction. Elle déclare « La technologie de reconnaissance faciale risque de réduire la sécurité des résidents d’Oakland, car l’identification erronée d’individus pourrait entraîner le recours abusif à la force, la fausse incarcération et la persécution des minorités ».

Une protestation qui prend de l’ampleur

L’interdiction de cette technologie pourrait très bientôt s’étendre en dehors des frontières d’Oakland pour atteindre l’ensemble de la Californie. L’Assemblée législative de l’état étudie actuellement un projet de loi qui entraînerait l’interdiction de son utilisation dans les caméras de police. Par ailleurs, même Axon, l’un des principaux fournisseurs de caméras et de logiciels de police, a déclaré qu’il n’inclurait pas la reconnaissance faciale dans ses caméras tant qu’elle n’aura pas davantage évolué.

Les services de police protestent

La chef de la police d’Oakland, Anne Kirkpatrick, a déconseillé une interdiction complète. En réponse à ses recommandations, Mme Kaplan a fait remarquer que la technologie avait des biais (elle a plus de mal à identifier correctement les femmes et les minorités), qu’elle a entraîné une plainte pour arrestation injustifiée, ou encore qu’elle était utilisée pour surveiller les minorités ethniques en Chine. De quoi convaincre la police de renoncer à la reconnaissance faciale ?