C’est une vidéo qui tourne sur les fils Twitter de nombreux utilisateurs. On y observe un homme (qui serait son père) battre une enfant qui serait âgée de 12 ans avec sa ceinture, pour des rapports sexuels que celle-ci aurait eue. Par le truchement des retweets, likes et commentaires, il a été dur de passer au travers des gouttes ces dernières 48H. Au-delà du fait que l’on peut se demander pourquoi ce contenu qui viole les conditions d’utilisation de la plateforme n’a pas été rapidement modéré par la plateforme, le débat tourne très vite autour de l’âge de l’enfant plutôt que sur les sévices qui lui sont infligés.

Suivie par plus de 62 000 personnes sur Twitter, Nadjélika prend souvent la parole sur des sujets clivants sur la plateforme comme le sexe, le genre ou les processus de racisation. Cela lui vaut régulièrement d’être apostrophée par des utilisateurs. Connue pour ses vidéos sur YouTube où elle aborde des thèmes comme la sexualité, le genre, ses angoisses ou le harcèlement, elle a très vite réagi sur Twitter ou elle est très active et prend régulièrement position. Elle y souligne que de nombreux utilisateurs masculins relèvent l’âge de la petite fille, déplaçant le débat sur l’âge du premier rapport pour une fille, des commentaires qui charrient un regard, une vision de ce que devrait être une soeur ou une fille, plutôt que de parler des sévices filmés et diffusés qu’elle subit.

Au-delà de la problématique du déplacement des discussions, elle y avance qu’elle ne voit pas de problème pour une fille de 12 ans, d’avoir des “rapports protégés et consentis avec quelqu’un de son âge”. Elle y évoque également son empathie pour la jeune fille dans une série de tweets : “L’histoire de la gamine qui se fait tabasser à 12 ans parce qu‘elle a eu un rapport sexuel, c’est une histoire que je connais. La détresse de cette gamine m’a trigger. Les tweets disants qu’elle méritait d’être tabassée comme ça m’ont trigger”.

maltraitance et harcèlement sur Twiter

En Trending Topic France, elle est depuis abondamment critiquée, mais également insultée par une partie des utilisateurs qui l’a qualifient notamment de pédophile et de faire l’apologie d’une sexualité précoce. Pas besoin de scroll longtemps pour s’apercevoir que certains tweets pourraient tomber sous le coup de la loi, ce qui souligne une fois de plus, toute la difficulté du débat dépassionné sur la plateforme qui vire régulièrement au cyber-harcèlement.