Le média belge VRT a révélé hier que certains enregistrements des assistants vocaux de Google sont écoutés puis traduits par de véritables personnes via des sociétés de sous-traitance.

Même si l’on sait bien que le géant du numérique enregistre les conversations, il est toujours resté vague sur l’exploitation et l’utilisation de ces enregistrements.

Cela concernerait 0,2% de la totalité des requêtes faites par les utilisateurs dans le monde, c’est peu, mais cela représente donc tout de même beaucoup d’utilisateurs.

Google emploierait des entreprises pour écouter les requêtes des internautes dans l’objectif d’améliorer son système de reconnaissance vocale.

Cependant, selon le rapport de VRT, Google Home enregistrerait des conversations qu’il n’est pas supposé écouter. Effectivement, il serait question de la divulgation de données sensibles telles que des noms, adresses, ou autres informations personnelles sur le foyer. Les données écoutées par VRT ont d’ailleurs permis au média de retrouver très rapidement les personnes belges et flamandes concernées par les enregistrements qu’ils avaient eu à disposition par 3 sociétés en charge des écoutes pour cette région. L’une des trois sources de l’article a d’ailleurs expliqué avoir formellement entendu des conversations très privées dont une femme en détresse à son domicile, ou encore des échanges professionnels révélant des données qui peuvent s’avérer sensibles pour des entreprises.

Les enregistrements de cet ordre sont dûs à une mauvaise interprétation de l’assistant vocal qui s’active lors de conversations entre des individus qui emploieraient des termes similaires à « Ok Google » par exemple.

Cela soulève bon nombre de questions concernant les données divulguées lors des écoutes par ces sociétés et donc sur la protection de la vie privée des utilisateurs. Même s’il est mentionné dans les conditions générales d’utilisation que les requêtes sont enregistrées, Google avait toujours affirmé ne pas les exploiter. Le fait que plusieurs sociétés écoutent et traduisent des discussions privées viole la loi sur la protection des données européenne selon des experts interrogés par le média Wired.

Google s’est par la suite exprimé sur l’affaire en indiquant que la traduction des échanges conversationnels était primordiale pour construire et améliorer une technologie telle que celle-ci, pour comprendre de mieux en mieux les différentes langues et accents, etc. La société se défend également en mettant en avant le fait que les sous-traitants ont pour ordre de ne traduire que les éléments audio se référant aux questions posées aux assistants vocaux et non les conversations de fond.

Le géant se retrouve donc une nouvelle fois dans la tourmente, au cœur d’une polémique sur la protection des données, au moment où il annonce la sortie de son nouveau réseau social Shoelace.