Le constructeur automobile Daimler s’apprête à faire face à des difficultés. L’organisme allemand de réglementation de l’automobile a découvert ce week-end l’installation d’un logiciel illégal sur certaines de ses voitures. Cela confirme des rumeurs qui couraient depuis avril. Le logiciel dont il est question réduit l’efficacité du système de contrôle des émissions de diesel. En conséquence, l’organisme de régulation lui a demandé de rappeler 42 000 voitures au total. Une requête que Daimler n’a pas l’air prêt à accepter.

Cinq ans après le « dieselgate » qui avait entraîné plusieurs milliards de dollars d’amende pour Volkswagen en raison d’un trafic sur les émissions de diesel de ses voitures, il semblerait qu’une marque allemande va à nouveau se retrouver face à la justice, pour le même type de scandale.

Daimler ne va pas se laisser faire

L’organisme de régulation de l’automobile allemand a demandé à Daimler de rappeler 42 000 de ses voitures diesel après qu’il ait remarqué la présence d’un logiciel de trafic des émissions sur ces dernières. De son côté, Daimler a déclaré dimanche soir qu’il faudrait des centaines de millions de dollars de dépenses pour faire face aux accusions allemandes. Il a donc décidé de contester la déclaration qui établit son logiciel comme illégal. Par ailleurs, il s’apprêterait à s’opposer officiellement aux demandes de rappel des voitures selon le Wall Street Journal.

Quel est le problème ?

Le problème des voitures ciblées par l’organisme de régulation allemand concerne le thermostat du liquide de refroidissement. Il concerne des véhicules de la marque Mercedes-Benz construits entre 2012 et 2015. Selon le WSJ, les thermostats utilisés sur ces modèles se retrouvent généralement sur les voitures équipées de convertisseurs catalytiques. Des véhicules qui n’utilisent pas de réduction catalytique sélective, une technique de réduction des émissions qui utilise l’urée (une molécule) pour réduire les oxydes d’azote sous une forme moins nocive. Cependant, les modèles GLK 220 CDI 4MATIC de Mercedes-Benez qui doivent être rappelés utiliseraient clairement cette technique au travers de leur logiciel illégal. Pour information, ce sont des véhicules qu’on retrouve exclusivement sur le territoire européen.

Daimler a déclaré qu’il avait informé l’organisme de régulation allemand de l’existence de son logiciel l’an dernier. Quoi qu’il en soit, ce problème est une épine dans son pied car ce n’est pas le premier. En juin 2018, il avait déjà dû effectuer un rappel d’un nombre encore plus important en raison d’un problème de logiciel illégal distinct. Par ailleurs, il est visé, avec BMW et Volkswagen Group, par une enquête de la Commission de l’Union européenne pour avoir caché des technologies de réduction des émissions dans leurs véhicules à diesel et à gaz. De quoi l’inspirer à faire comme son cousin Volkswagen et à investir dans les voitures électriques ?