La reconnaissance faciale gagne du terrain, en particulier dans les aéroports. Scandalisés par le fait que se soumettre à la reconnaissance faciale devienne une obligation pour embarquer sur un vol, les militants pour la vie privée du groupe « Fight for the Future » ont lancé AirlinePrivacy.com. Ce site permet de trouver les compagnies aériennes n’utilisant pas la reconnaissance faciale et de réserver des vols auprès de ces dernières.

Ce n’est un secret pour personne, la reconnaissance faciale gagne du terrain partout à travers le monde, bien que de nombreux citoyens la voient comme un danger liberticide. Cependant, on entend beaucoup parler pour son utilisation croissante pour le contrôle des rues en Chine, ou même à Nice. Dans le même, sa démocratisation fulgurante dans les aéroports a bien moins d’écho. Pourtant, la reconnaissance faciale est présente, bien évidemment dans les aéroports de Chine, mais aussi dans ceux de l’Inde depuis octobre. Elle est également présente aux USA, où l’on estime qu’elle couvrira 97% des aéroports d’ici 4 ans.

Certaines compagnies aériennes se laissent de plus en plus tenter (bien que la pratique reste très minoritaire) par un scan de visage pour contrôler l’identité et les informations sur le vol, au détriment d’un coup d’oeil sur les passeports et les billets, ce qui était la norme jusque-là. Lors de la reconnaissance, les informations sont envoyées aux autorités chargées du contrôle frontalier, qui se chargent dé vérifier identité et droits à l’embarquement. Donald Trump a eu rôle dans cette situation du côté de l’Amérique, en publiant un décret en 2017 qui encourageait l’utilisation de la technologie de reconnaissance faciale dans les aéroports américains.

Si les compagnies aériennes affirment qu’elles ne stockent pas les données de reconnaissance faciale créent pour vous identifier, on sait qu’au moins du côté des USA, elles sont partagées avec les organismes fédéraux lors du contrôle d’identité, qui sont en mesure de les stocker. Et pas pour une courte durée, le service des douanes américain a précisé qu’il conservait les notices bibliographiques de sortie « pendant 15 ans pour les citoyens américains, et 75 ans pour les non-citoyens ». Par ailleurs, même si ce n’était pas le cas, des gardes-frontières américains ont déjà stocké d’autres types de données « par erreur », ce qui suscite encore plus la méfiance. Néanmoins, la douane américaine a quand même précisé que les données étaient rigoureusement protégées.

Il n’est pas encore obligatoire de circuler en acceptant la reconnaissance faciale aux USA, mais lorsqu’on prend un vol auprès des compagnies aériennes, elles inscrivent les voyageurs par défaut à cette fonctionnalité. Selon Jelani Drew, un militant de Fight For the Future, le fait que le refus soit en option signifie que tous les passagers seraient en accord avec la reconnaissance faciale, alors que « c’est complètement faux ». Pour lui l’utilisation de cette technologique marque une nouvelle frontière dans les atteintes à la vie privée.
C’est pourquoi lui et les autres militants de Fight For The Future ont lancé Airlineprivacy.com ce mercredi. En plus de vous proposer des vols avec des compagnies n’utilisant pas la reconnaissance faciale, le site dispense plusieurs informations sur cette technologie et la législation qui l’encadre. Il est difficile de faire plus angoissant car il décrit la reconnaissance faciale « comme un cauchemar dystopique devenant réalité ».

Si vous prévoyez d’aller aux USA, sachez que l’aéroport LAX de Los Angeles et l’aéroport d’international d’Atlanta sont les lieux où les compagnies aériennes testent pour la plupart la reconnaissance faciale en ce moment.