Des chercheurs du Computer Science and Artificial Intelligence Laboratory (CSAIL) du MIT et du Massachussetts General Hospital, ont annoncé avoir mis au point une nouvelle manière de d’analyser les mammographies grâce à l’intelligence artificielle. Cette dernière permettra de détecter le cancer du sein jusqu’à cinq ans à l’avance et sur tous les types de peaux. Ce qui représente une évolution majeure dans les recherches du MIT sur cette IA créée l’année dernière, qui ne permettait pas à l’époque d’être aussi précise.

Les chercheurs se sont basés sur un modèle de Deep Learning comprenant les mammographies de plus de 60 000 patientes traitées au Massachussetts General Hospital. Par ce biais, ils ont pu identifier les femmes qui avaient développées un cancer du sein dans les cinq années suivant cette radiographie. Ceci leur a permis de créer ce modèle capable de reconnaître et de prévenir des risques d’un éventuel cancer du sein. Cette IA est d’ailleurs quelque peu similaire à celle mise au point par Google. Baptisée LYNA, elle serait capable de détecter des tumeurs métastatiques du cancer du sein avec une précision de 99%.

Ce programme permet également de mettre un terme à cette inégalité entre les femmes blanches et les femmes de couleur, qui souvent, sont diagnostiquées plus tardivement. En effet, les recherches étaient généralement axées sur les femmes blanches, ce qui par conséquent prenait plus de temps pour les femmes de couleur. Une étude publiée en 2018 dans JAMA Surgery indiquait que les femmes noires, hispaniques, et asiatiques avaient 43% plus de risques de développer un cancer du sein que les femmes blanches. Un chiffre qui est bien trop élevé, mais qui ne sera plus grâce à l’IA du MIT.

Fini les biais avec cette IA

Les scientifiques ont découvert que leur solution était aussi efficace sur les patientes blanches que sur celles de couleur. Le Dr Allison Kurian, professeure de médecine et de recherche en médecine et santé de l’Université de Stanford indique qu’il « est particulièrement frappant que le modèle fonctionne aussi bien pour les femmes noires que pour les femmes blanches, ce qui n’a pas été le cas avec les outils d’évaluation antérieurs » elle ajoute également que « s’il est validé et mis à la disposition d’une utilisation généralisée, cela pourrait vraiment améliorer nos stratégies actuelles d’estimation des risques ».

Un porte-parole du MIT a néanmoins déclaré à Engadget que le modèle aurait pu être beaucoup plus diversifié. Selon lui, sur les 60 000 femmes étudiées seulement 5% étaient noires, 4% asiatiques, et 8% autres ou inconnues contre 81% de blanches. Il déclare que « nous collaborons activement avec d’autres hôpitaux pour valider notre modèle auprès de populations plus diversifiées et pour nous assurer que les modèles sont équitables. Les chiffres préliminaires de cette étude sont toutefois prometteurs ».

Pour le moment cette intelligence artificielle est encore en cours de développement et lors de sa sortie, il est fort probable qu’elle soit très coûteuse. En attendant, vous pouvez toujours vous munir d’un soutien-gorge « Eva », créé par un jeune mexicain, ou bien pratiquer l’autopalpation.