Non, ce n’est pas une blague. Un fabricant de la NASA basé en Oregon, du nom de Sapa Profiles a falsifié les tests de certification de l’aluminium qui servait à construire des pièces de fusée. Il était grand temps de s’en rendre compte. Alors qu’au début du mois d’avril, la NASA annonçait que les américains iraient de nouveau sur la Lune en 2024 et pour la première fois sur Mars en 2033, c’est un coup dur.

En réalité, ces pièces défectueuses ont déjà causé du tort à la NASA. En 2009 et 2011, lorsque les missions Orbiting Carbon Observatory et Glory de la NASA ont échoué, l’agence spatiale a déclaré que c’était certainement lié au lanceur, qui aurait mal fonctionné. À l’époque, le carénage qui englobait les satellites lors de leur déplacement à bord de la fusée Taurus XL d’Orbital ATK ne s’est pas séparé sur commande. Une enquête interne a révélé que ce problème était lié aux matériaux en aluminium de la fusée. Sapa Profiles aura fraudé pendant 20 ans avec l’une des entreprises les plus sécurisées au monde.

C’est une collaboration entre le ministère de la Justice des États-Unis et le Bureau de l’inspecteur général de la NASA qui a permis de mettre la lumière sur cette affaire. Les normes d’essai des pièces en aluminium ont clairement été violées par les employés de la société de l’Oregon. Motivée par les profits, l’entreprise a réussi à dissimuler des informations pourtant primordiales pour la NASA. Des catastrophes bien plus graves auraient pu avoir lieu. L’enquête révèle que les salariés du fabricant étaient motivés par des primes basées sur la production.

Jim Norman, directeur des services de lancement de la NASA précise que : « la NASA compte sur l’intégrité de l’industrie tout au long de la chaîne d’approvisionnement. Bien que nous effectuions nos propres tests, nous ne sommes pas en mesure de tester à nouveau chaque composant. C’est pourquoi nous exigeons et payons pour que certains composants soient testés et certifiés par le fournisseur. Lorsque les résultats des tests sont modifiés et que les certifications sont fausses, les missions échouent, logiquement. En l’occurence, les Taurus XL qui ont échoué aux missions OCO et Glory ont entraîné la perte de plus de 700 millions de dollars et des années de travail scientifique ».