Les 25 et 26 mai 2019 prochains auront lieu les élections européennes. Depuis quelques années, nous observons que c’est souvent en période électorale que les fake news profilèrent sur les plateformes sociales. Cette fois-ci, les géants des réseaux sociaux décident de prendre leur rôle au sérieux, et développent, à cette occasion, une série de mesures préventives pour éviter la propagation de fausses nouvelles.

Facebook veut se racheter une conduite :

En effet, Facebook prévoit de jouer un rôle majeur dans cette lutte indispensable pour protéger nos sociétés. Le réseau social compte notamment introduire un signal « Click-Gap », qui aurait pour rôle de juger la qualité d’un contenu en fonction du pourcentage de clics reçus. Ce signal permettra de montrer à un utilisateur les articles qui lui correspondent le plus. Ce n’est pas tout, le « context button » pourrait lui aussi permettre aux utilisateurs de se faire leur propre idée sur la crédibilité d’un article. Un cliquant sur ce bouton, la source et d’autres informations utiles pour mieux comprendre d’où vient l’article, seront révélées.

Ce n’est pas la seule mesure que Facebook compte prendre pour s’impliquer dans le bon déroulement de ces élections européennes. Le géant des réseaux sociaux a aussi prévu de mettre en place une cellule de crise à Dublin. C’est le nouveau responsable de la communication de l’entreprise, Nick Clegg, qui faisait cette annonce en début d’année. Il considère que Facebook doit entrer dans une nouvelle phase de réforme, de responsabilité et de changement profond. Comme pour les récentes élections au Brésil, le réseau social va donc créer une « war room » pour lutter contre la désinformation.

À l’instar de sa politique menée en Inde, Facebook cherche à se racheter une popularité aux yeux de tous. Cela ne fait plus aucun doute; les réseaux sociaux sont devenus l’outil de propagande préféré des gouvernements et des opposants. Au début du mois, Facebook prenait une mesure préventive en Inde pour éviter de devoir revivre des scandales électoraux, désormais célèbres. La plateforme supprimait plusieurs centaines de pages à quelques jours des élections dites générales en Inde. La plateforme ira encore plus loin pour les Européennes.

YouTube s’implique aussi dans la lutte contre la désinformation :

Facebook n’est pas le seul réseau social à vouloir s’engager. En effet, YouTube aussi compte prendre sa place pour lutter contre la propagation de fausses nouvelles. Google s’est récemment doté de tout un panel d’outils pour lutter contre la désinformation. Parmi eux, un label de transparence pour aider les futurs électeurs à mieux comprendre l’origine des vidéos qu’ils regardent sur YouTube. La plateforme de vidéos fait le choix de mener le même combat que Facebook : offrir plus de transparence sur les sources d’un contenu. Dans le détail, cette mesure est destinée à « fournir aux utilisateurs plus d’informations pour les aider à mieux comprendre les sources de contenus d’actualité qu’ils choisissent de regarder sur YouTube ».

Une mesure qui a un double intérêt : servir les créateurs de contenus en leur apportant toujours plus de protection quant à la notion de droit d’auteur, et forcément de permettre aux utilisateurs de la plateforme de connaître l’origine d’une vidéo et de s’assurer de son authenticité. Les vidéos sont des contenus très utilisés par les propagandistes, il est donc primordial de sécuriser les plateformes qui les diffusent.

Twitter développe une fonctionnalité dédiée aux périodes électorales :

Twitter n’est pas non plus en reste sur ce sujet. Une nouvelle fonctionnalité dédiée exclusivement aux périodes électorales va apparaître dans les prochains jours. Dans le menu « signaler un tweet » vous pourrez très bientôt apercevoir le bouton suivant : « ça induit en erreur pour le vote« . En cliquant dessus, vous pourrez non seulement signaler le tweet mais aussi donner des informations très précises sur le pourquoi de votre signalement si vous le souhaitez. Cette nouveauté devrait débarquer dans le monde entier.

On se souvient du rôle majeur qu’avait joué Twitter dans les élections américaines de 2016. Depuis, le réseau social a tenté de réparer ses erreurs et de nettoyer les comptes qui diffusaient de mauvaises informations. Mais avec ses 330 millions d’utilisateurs, Twitter n’a toujours pas réussi à identifier tous les « mauvais comptes ». Des chercheurs de la Knight Foundation révélaient en octobre 2018, que 80% des comptes Twitter qui diffusaient à plusieurs reprises des fake news au cours des élections présidentielles de 2016 « sont toujours actifs ». Ils continuent même de tweeter de fausses informations grâce à l’intelligence artificielle.