C’est un peu la fin d’une époque. Le gouvernement britannique a décidé de mettre en place un véritable contrôle de l’âge des visiteurs de sites pornographiques, dont on sait pertinemment qu’une partie considérable est mineure. La mesure, que la secrétaire d’État au numérique Margot James défend comme « une première mondiale (…) pour laquelle nous avons pris le temps de concilier les préoccupations relatives à la vie privée et la nécessité de protéger les enfants… » prendra effet le 15 juillet.

Désormais, pour accéder aux sites pornographiques au Royaume-Uni, « il ne s’agira pas seulement d’entrer une date de naissance ou de cocher une case ». Concrètement, les plateformes auront le choix entre plusieurs possibilités, allant d’une vérification basée sur les documents d’identité où via des données spécifiques du téléphone mobile, à un accès par le biais d’une carte acheté physiquement en magasin.

Le British board of film classification (BBFC), l’organisme britannique chargé de classifier les films, s’occupera désormais également de surveiller le respect d’un contrôle strict de l’âge par les sites pornographiques sur le sol britannique. De plus, comme l’a déclaré Margot James, des mesures ont été prises pour que le contrôle de l’âge ne soit pas contraignant pour la protection des données personnelles. La BBFC va mettre en place une certification spéciale afin de vérifier que les sites pornographiques ne violent pas les normes en la matière. Les officiels britanniques ont d’ailleurs bien insisté sur le fait que seul l’âge, et non l’identité, devra être vérifié.

Avec l’interdiction de la pornographie revient le vieux débat de son influence néfaste sur les jeunes. Plusieurs enquêtes dénoncent son influence néfaste sur la sexualité, mais jusque-là, aucune n’a semblé faire consensus. En tout cas une chose est sûre, les parents britanniques seront sans aucun doute favorables à un durcissement des conditions d’accès aux contenus pornographiques. Si l’on en croit un sondage mené en ligne par l’institut YouGov auprès de 996 parents d’enfants de 7 à 17 ans, 88% d’entre eux souhaitent que l’accès aux sites pornographiques soit mieux contrôlé.

Le Royaume-Uni n’est pas le premier pays à s’être doté de mesure contraignante pour les sites pornographiques ces derniers temps. En mars 2018, l’Ouganda est allé jusqu’à les interdire sur son sol. Aussi, on se souvient que Tumblr a décidé de bannir tout type de contenus pornographiques de sa plateforme en décembre dernier.