Une étude réalisée par l’Université de Glasgow, a montré que les émissions de gaz à effet de serre causée par l’industrie de la musique avaient un réel impact sur notre environnement. Ces changements sont dus à la popularité du streaming musical, qui a généré plus de 7 milliards de dollars en 2018 aux États-Unis, ainsi qu’à la décroissance des formats physiques, tels que les CD ou les vinyles.

La quantité de plastique produite depuis les années 70 a drastiquement baissé aux États-Unis. Passant de 58 millions de kilos pendant l’âge d’or des 70’s, à 56 millions en 1988 pendant le pic de vente de cassettes. Avec toutefois une hausse en 2 000 avec l’arrivée des CD à 61 millions de kilos de plastique. Quand le streaming est devenu la première méthode d’écoute, la quantité de plastique a considérablement baissé, soit à seulement 8 millions de kilos en 2016.

Kyle Devine, professeur de l’Université d’Oslo qui a mené la recherche sur le coût environnemental de la consommation de musique, a déclaré que « les chiffres pourraient même suggérer que les hausses de téléchargement et de streaming rendent la musique plus respectueuse de l’environnement. Mais une image très différente apparaît quand on pense à l’énergie utilisée pour alimenter l’écoute de musique en ligne. Emmagasiner et traiter la musique en ligne utilise une quantité formidable de ressources et d’énergie qui a un fort impact sur l’environnement ».

Beaucoup pensent que le fait de consommer la musique en streaming ne pollue pas, et pourtant, après avoir traduit la production de plastique en gaz à effet de serre (GHG), les chercheurs se sont rendus compte du contraire. En 1977, 140 millions de GHG avaient été générés, 136 millions en 1988 puis 157 millions en 2000. Aujourd’hui, cette consommation est estimée entre 200 et 350 millions de kilos de GHG, uniquement aux États-Unis. Depuis quatre ans, le streaming musical est en pleine croissance et représente quasiment la moitié des revenus de l’industrie musicale, laissant totalement de côte les autres formats d’écoute, quitte à polluer.

Les chercheurs ont affirmé que « l’avènement du streaming au cours de la dernière décennie représente maintenant seulement 9,99 dollars, soit un peu plus de 1% du salaire hebdomadaire moyen actuel aux États-Unis, les consommateurs ont désormais un accès illimité à la quasi-totalité de la musique enregistrée jamais diffusée via des plateformes comme Spotify, Apple Music, YouTube, Pandora et Amazon ».

Les chercheurs soulignent le fait que cette étude n’a pas pour but de décourager les gens à écouter de la musique, mais de leur faire prendre conscience que leurs habitudes de consommation ont bel et bien un impact sur leur environnement.

À ce sujet, Matt Brennan professeur de l’Université de Glasgow a déclaré que « l’objectif de cette recherche n’est pas de dire aux consommateurs qu’ils ne doivent pas écouter de la musique, mais de comprendre l’évolution des coûts liés à notre comportement en matière de consommation de musique ». Il ajoute également que « nous espérons que les résultats pourront encourager des changements vers des choix de consommation plus durables et des services qui rémunèrent les créateurs de musique tout en atténuant l’impact environnemental ».

Il serait également intéressant de nuancer avec les déchets rejetés et leur réutilisation. Si l’on garder souvent un support musical physique (K7, CD, vinyle) on finit par en jeter certains. Côté streaming, la musique ne génère pas de déchet sur notre smartphone, mais les datacenters consomment de l’énergie. Si toute la musique en streaming était accessible chez Google, par exemple, qui a une politique de zéro déchet de 100% d’énergies renouvelables utilisées dans ses datacenters, il serait bon de comparer les deux score de GHG.