Alors qu’on sait déjà que les conditions de travail chez Amazon sont exécrables et entraînent régulièrement des protestations, un rapport du Guardian nous apprend également que le géant américain n’a aucune pitié pour les employés se blessant durant leur travail. Plusieurs témoignages nous font découvrir les difficultés qu’éprouvent les employés à se faire payer leurs soins médicaux, et comment Amazon les force à travailler durement au détriment des recommandations des médecins après une blessure.

Michelle Quinones a 27 ans, après avoir rejoint Amazon en tant que préparatrice de commandes en juillet 2017, elle a passé un nombre incroyable d’heures dans les entrepôts, parfois de nuit, pour accomplir ses objectifs.
Malheureusement pour elle, quelques mois après le début de son travail, des douleurs ont commencé à la saisir au canal carpien, au niveau de son poignet. Malgré plusieurs visites au centre médical de son entrepôt, elle a été sans cesse renvoyée au travail, et en novembre 2017, son poignet devait finalement être opéré pour qu’elle puisse réparer les dommages causés à ses tendons. L’assureur des accidents du travail d’Amazon lui a néanmoins refusé l’indemnisation, et il lui aura fallu plus d’un an de batailles judiciaires avant d’obtenir l’opération en février 2019. Entre temps, les équipes d’Amazon ne voulaient pas lui fournir un poste aménagé malgré que l’avis d’un médecin lui imposait des restrictions médicales.

On pourrait croire que son calvaire est un cas isolé, mais il est malheureusement partagé par un nombre conséquent d’employés. En effet, le Guardian nous révèle qu’il a récolté beaucoup de témoignages de salariés d’Amazon ayant été laissés de cotés, sans possibilité de travailler ni revenus, après un accident du travail. Ces témoignages soulignent par ailleurs que l’obtention de soins s’est révélée très difficile, comme dans le cas de Michelle. Dans une entreprise où le PDG est l’homme le plus riche du monde, on aurait pu penser que l’obtention du strict minimum, des soins, était possible, mais il n’en est rien.

Au sujet de l’accident de Michelle, un porte-parole d’Amazon a déclaré « Nous suivons toutes les lois du Texas sur les accidents du travail, et cette affaire n’est pas différente ». L’avocat de Mme Quinones, qui ne défend pas une employée d’Amazon pour la première fois, a déclaré que le géant américain traitait ses salariés comme « un composant de l’industrie mécanique de la production de masse », en gros, des robots.

Chez les sous-traitants d’Amazon, les conditions de travail sont tout aussi terribles. Par exemple, Lydia York, qui s’occupait des livraisons des produits du géant américain, n’a pas reçu de compensation pendant son arrêt de travail malgré une grave blessure au genou. Il lui aura fallu six mois de procès pour obtenir sa rémunération, après un licenciement abusif à son retour de blessures. Dans le même genre, un autre employé travaillant aux ressources humaines s’était vu refuser le télétravail et des indemnités alors qu’il était dans un état de santé grave, partiellement à cause d’un accident du travail lors d’un voyage d’affaires pour Amazon.

Cela prouve que le géant américain ne traite pas correctement ses blessés, peu importe le poste. Alors qu’Amazon a déjà été listé comme un des 12 endroits les plus dangereux où travailler aux États-Unis en avril 2018 par le Conseil national pour la sécurité et le bien-être, il faut croire qu’il n’a pas l’intention de compenser les choses en offrant des soins de qualité à ses employés…