Comme son voisin, la Malaisie, Singapour pourrait adopter dans les prochains jours une loi contre les fake news. Alors que de nombreuses intelligences artificielles sont désormais capables de créer des fake news de « très haute qualité », cette nouvelle loi est d’ores et déjà controversée. Elle pourrait donner énormément de pouvoir au gouvernement. Selon The Straits Times, Les dirigeants de la ville-état seraient en mesure de pouvoir retirer eux-mêmes, les contenus qui enfreindraient cette nouvelle loi.

Concrètement, la loi devrait comporter deux volets : la suppression pure et simple d’informations considérées comme fausses et la demande de corrections pour des informations considérées comme moins urgentes. Ce projet de loi pour lutter contre les fake news fait partie des recommandations faites par la commission parlementaire chargée de lutter contre la désinformation dans le pays.

Cette loi concernerait principalement les médias qui publient sur les réseaux sociaux. En effet, la plus grande source de fake news provient de ce canal de communication. C’est comme cela partout dans le monde, personne n’y échappe. C’est d’autant plus vrai à Singapour que 5,6 millions d’habitants, ce qui représente 75% des habitants de la ville, ont accès à l’information via leur smartphone. Ils s’informent donc le plus souvent sur les réseaux sociaux.

Janil Puthucheary, le ministre de l’information de Singapour, décrivait le phénomène des fake news comme une menace pour la sécurité nationale. À la même époque, le Premier ministre du pays précisait que : « le fait de pouvoir repérer des fake news est plus facile à dire qu’à faire. Tout le monde pense être capable de pouvoir desceller une information juste, d’une information fausse. Pourtant, les chiffres montrent que ce n’est pas le cas ».

C’est tout de même un projet de loi légèrement autoritaire qui renforce un peu plus les pleins pouvoirs de l’État. D’ailleurs, dans son classement pour la liberté de la presse de 2018, Reporters sans frontières classait Singapour 151e sur 180. Trois places derrière la Russie. Voilà qui n’est pas bon signe.