Le groupe chinois Kunlun cherche à vendre son application de rencontre pour LGBTQ+ Grindr, en raison de pressions en provenance des U.S.A. La Commission sur l’investissement étranger aux États-Unis (CFIUS) estime que sa possession par Kunlun représente « un risque pour la sécurité nationale ». Probablement car Grindr est connue pour collecter un nombre considérable de données sur ses utilisateurs, dont les fonctionnaires américains font partie.

Kunlun envisageait de faire entrer l’application en bourse depuis août dernier, mais a finalement renoncé à ses objectifs, car cela signifierait qu’elle resterait propriétaire de Grindr encore longtemps. Le groupe chinois cherche désormais un acheteur, ce qui montre l’influence de la Commission pour l’investissement étranger aux États-Unis. En effet, cela fait maintenant plus d’un an que Grindr, alors américaine, a été totalement rachetée par Kunlun, et trois ans que le groupe chinois en est l’actionnaire majoritaire. Dès lors, la Commission ne devrait plus pouvoir intervenir dans cette affaire.

Cependant, Kunlun n’avait pas fait analyser son acquisition de l’application par la CFIUS à l’époque (rien ne l’y obligeait). Cette dernière possédant le droit d’intervenir dans toutes les transactions, on peut supposer qu’elle a dans cette décision un prétexte pour lui permettre de faire annuler l’achat de Grindr. Cela reste une supposition, car on ignore totalement la teneur des échanges qu’ont eus le groupe chinois et la Commission américaine.

Tout ce que l’on sait, c’est que depuis que la CFIUS a fait déclarer l’acquisition de Grindr comme « risque pour la sécurité nationale », Kunlun Group travaille activement avec la banque d’investissement Cowen Inc. pour faire racheter l’application par des investisseurs américains ou des sites de rencontre concurrents.

Certains pourraient considérer l’intervention des États-Unis comme un abus de pouvoir, mais il convient de rappeler que les propriétaires actuels de Grindr ont déjà démontré qu’ils n’étaient pas très sérieux en ce qui concerne le respect de la vie privée des utilisateurs. En effet, on se souvient que l’application avait communiqué à deux entreprises lesquels de ses adeptes étaient porteurs du V.I.H. dès lors, le gouvernement américain aurait peur que l’entreprise accepte de révéler au gouvernement chinois l’homosexualité de certains dirigeants américains. Ce qui permettrait alors à l’Empire du Milieu de faire pression sur ces derniers, selon le Wall Street Journal.