Uber semble voir le Moyen-Orient comme une région d’avenir. En effet, il n’a pas hésité à débourser 3,1 milliards de dollars pour s’approprier Careem, son rival de la région. L’acquisition devrait avoir lieu au premier trimestre 2020, sous réserve que les différentes autorités économiques valident la transaction.
Dans son communiqué, le géant américain a déclaré qu’il allait acquérir toutes les activités liées à la mobilité, la livraison, et le paiement dans la zone d’influence de son concurrent. Cette dernière s’étend du Maroc au Pakistan, dans le Grand Moyen-Orient.

Uber se taille une place de choix dans des marchés prometteurs

En acquérant Careem, Uber s’approprie un service populaire dans des marchés dont la rentabilité explose, comme l’Arabie Saoudite, les Émirats arabes unis, l’Égypte, mais aussi le Pakistan. Par ailleurs, il acquiert des compétences qui pourront l’aider dans son développement par la suite. En effet, bien que Careem possédait des activités identiques à celles d’Uber lors de sa création en 2012, elle s’est depuis imposée dans une pléthore de domaines. Désormais, l’entreprise originaire de Dubaï a des activités reconnues dans le domaine de la restauration, la livraison de colis, et même le transfert de crédits. De quoi inspirer fortement Uber pour diversifier ses activités à l’avenir.

Un rachat au prix fort

Il y’a néanmoins une ombre au tableau : le prix auquel Uber a racheté Careem, bien au-dessus de sa valeur estimée. L’entreprise, malgré une forte croissance soutenue par une levée de fonds de plus 772 millions de dollars en provenance de grands noms tels le chinois Didi Chuxing ou le japonais Rakuten, ne vaut que deux milliards de dollars, selon des estimations d’autonome dernier. Uber a donc accepté une augmentation de prix de 50% pour ajouter une corde à son arc.

Pour Uber, le rachat en valait la peine

Malgré le prix élevé auquel Careem a été acquis, le PDG de Uber, Dara Khosrowshahi, semble très satisfait. En effet, il a déclaré que « C’est un moment important pour Uber alors que nous continuons à étendre notre plateforme dans le monde entier. Avec une capacité avérée à développer des solutions locales innovantes, Careem a joué un rôle dans l’avenir de la mobilité urbaine au Moyen-Orient (…) je suis persuadé que nous obtiendrons des résultats exceptionnels (…) dans cette partie du monde en constante évolution. »

Du côté de Careem, on est aussi très satisfait de cet achat, qui est dépeint comme une très belle chose pour l’avenir de la région, qui va faciliter la vie des gens. Son PDG, Muscadin Sheikha, pense notamment que cela va aider à développer la mobilité et les possibilités offertes par Internet. Le leader de Careem pense notamment que la livraison de ressources aux entreprises va grandement s’améliorer grâce au rattachement de son entreprise à Uber.

Difficile de le contredire, car le géant américain travaillerait d’ores et déjà sur une super application qui offrira un grand nombre de services numériques à ses usagers du Moyen-Orient. Parmi eux, on retrouvera la plateforme de paiement digitale « Careem Pay » et le service de livraison au dernier kilomètre « Careem Now » de l’entreprise originaire de Dubaï.

Careem conservera son indépendance

Careem va continuer d’exister comme une filiale de Uber, fonctionnant avec sa propre marque. Le PDG, monsieur Sheika, va rester en place et rendra des comptes à un conseil d’administration propre à l’entreprise, composé de deux représentants de Careem et de trois représentants d’Uber. Concernant les zones où les activités des deux entreprises se chevauchent (Uber est présent au Moyen-Orient), chacun continuera d’exercer. Selon le géant américain, cela permettra d’offrir plus de diversité en termes de prix et d’options de mobilité aux consommateurs, tout en « améliorant les infrastructures de transport de la région ».

Quoi qu’il en soit, cette acquisition d’un nouveau marché par Uber n’est peut-être pas anodine. Le géant américain a enregistré des pertes importantes et une baisse de sa croissance lors du dernier trimestre 2018. Une épine dans le pied alors qu’il s’apprêtait à rentrer en bourse au premier trimestre 2019. Le rachat de Careem va lui permettra d’avoir de nouveaux arguments pour séduire les investisseurs, juste avant sa capitalisation boursière qui aura finalement lieu le mois prochain.