D’après The Guardian, des employés de Facebook étaient au courant de l’exploitation de données par Cambridge Analytica bien avant que les médias ne révèlent l’affaire. Cette allégation a été faite par le procureur général de Washington DC, alors que Facebook tente de garder un dossier sous scellés. La société justifie cette action par le fait qu’il comporte des informations commerciales sensibles.

Dans ce dernier se trouveraient des échanges de mails entre plusieurs employés de la firme américaine qui discuteraient de « la manière dont Cambridge Analytica et d’autres ont violé les politiques de Facebook. » Le procureur général poursuit en expliquant que « cela indique que Facebook était au courant de la collecte de données inappropriée par Cambridge Analytica plusieurs mois avant que les organes de presse abordent le sujet. » À l’intérieur des mails, il y aurait des « propos des employés selon lesquelles plusieurs applications tierces ont accédé à des données sur les consommateurs et vendu celles-ci en violation des politiques de Facebook lors de l’élection présidentielle de 2016 aux États-Unis. »

Facebook a été informé par The Guardian du transfert de données

Pour rappel, l’affaire Cambridge Analytica a éclaté en mars 2018. Mais en 2015, The Guardian avait déjà réalisé un article expliquant qu’Aleksandr Kogan avait partagé des données de son application (ThisIsYourDigitalLife) avec Cambridge Analytica. En avril dernier, devant le Congrès Américain, Zuckerberg a confirmé avoir appris par The Guardian ce partage de données.

Ainsi, d’après les propos relatés, un employé de Facebook était en septembre 2015 au courant des intentions de Cambridge Analytica. Avec ces informations, Facebook est ainsi accusé d’avoir « induit en erreur les législateurs britanniques sur ce qu’il savait et quand sur Cambridge Analytica.»

Pour Facebook il s’agirait de deux histoires différentes

Un porte parole de l’entreprise de Mark Zuckerberg contredit cela en témoignant « il s’agissait de deux incidents différents : en septembre 2015, des employés ont entendu des rumeurs selon lesquelles Cambridge Analytica scrappait des données, ce qui est malheureusement courant pour tout service Internet. En décembre 2015, nous avons appris par les médias que Kogan avait vendu des données à Cambridge Analytica et nous avons agi. Ce sont deux choses différentes. »

L’affaire Cambridge Analytica étant assez technique, la question à présent est de savoir, quand Facebook a réellement été au courant des agissements de l’entreprise et du transfert de données de l’application d’Aleksandr Kogan vers SCL, société mère de Cambridge Analytica et de la revente de celles-ci. Facebook devrait prochainement témoigner devant le district de Columbia. Reste à savoir si le juge décidera de garder ou non les échanges sous scellés et si nous aurons un jour la vérité.