Le New York Times (NYT) a révélé que des procureurs fédéraux aux États-Unis avaient ouvert une enquête criminelle à l’encontre de Facebook. Elle vise à mettre en lumière des accords d’échange de données entre le réseau social et grandes entreprises de technologie. Un nouveau coup dur pour Mark Zuckerberg qui a vécu une année éprouvante avec le scandale Cambridge Analytica et ses conséquences. De plus, cette enquête suit de près l’annonce qu’il a faite, évoquant la volonté de créer un Facebook vraiment privé.
Les sources du NYT évoquent parmi les sociétés citées à comparaître deux géants du smartphone. Leur partenariat conclu avec le géant des réseaux sociaux leur aurait permis d’accéder aux données personnelles de millions d’utilisateurs.
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Ces deux entreprises font partie d’un lot d’une grosse centaine d’autres que nous vous avions présenté en juillet 2018, dans la continuité des révélations portant sur la passoire de Facebook. On y retrouve Amazon, Apple, Orange, Microsoft, Nike, ou encore Spotify. Si cet accord n’est plus, il leur permettait tout de même d’accéder à la liste d’amis des utilisateurs, aux coordonnées, et à d’autres données, souvent sans consentement. À savoir que pour bon nombre de sociétés mentionnées, cet accord permettait de faire apparaître Facebook de façon native dans les interfaces, ou de lier des données. Par exemple, avoir Facebook intégré dans son iPhone, et avoir la possibilité de mettre à jour ses contacts personnels avec leurs informations Facebook. Néanmoins, certaines dérives ont pu avoir lieu, et l’absence de consentement reste un problème majeur.
« Nous coopérons avec les enquêteurs et nous prenons ces questions au sérieux. Nous avons témoigné publiquement, répondu aux questions et promis de continuer à le faire, » a précisé Facebook dans un communiqué.
Pour l’instant, on ne connait pas les chefs d’inculpations pour le réseau social et les deux autres sociétés. Facebook fait l’objet d’une enquête pour toute l’affaire Cambridge Analytica, mais ce qui a été découvert semble aller dans le sens d’une nouvelle. En effet, le New York Times a précisé qu’en février, un employé de Cambridge Analytica avait été entendu par des procureurs. Ici, l’objectif est de trouver une possible responsabilité, qui pourrait résider dans un manque de vigilance de la part de Facebook. L’accès aux données tirées de fameux quiz et tests de personnalités ne devaient pas dépasser l’intérêt académique, sauf que, dans une note reçue par Facebook, il est stipulé qu’elle pouvait faire l’objet d’une utilisation commerciale. Aïe.
Si Facebook a réparé bon nombre de mauvaises pratiques sur l’accès aux données de ses utilisateurs, il faudra tout de même payer les pots cassés. La société s’est montrée coopérative dès le départ, et elle devrait continuer le faire dans les semaines et les mois qui vont suivre. Cependant, les sanctions qui pèsent sur le groupe sont assez lourdes et on devrait s’engager, même aux États-Unis, vers des amendes records.