Aujourd’hui, nous connaissons mieux les risques liés à l’utilisation massive de pesticides. Bien que l’agriculture verticale pourrait peut-être sauver l’humanité un jour, en 2019, il y a toujours autant de pesticides dans nos campagnes. Pour améliorer cela, des chercheurs britanniques ont réussi à transformer une bactérie nommée burkholderia, pour lui permettre de protéger nos cultures des insectes ravageurs. Cette bactérie modifiée pourrait certainement permettre aux agriculteurs de se débarrasser définitivement des pesticides.

Les chercheurs de l’Université de Cardiff ont utilisé des techniques dédiées à la fabrication de vaccins pour mettre au point cette bactérie modifiée. Elle pourrait jouer un rôle majeur dans la protection de notre planète. Les scientifiques espèrent que leur découverte puisse rendre la production alimentaire « plus sûre, plus durable, et sans toxines. » Le professeur Eshwar Mahenthiralingam, chercheur principal de l’étude publiée dans Nature Microbiology précise que : « des bactéries bénéfiques telles que la burkholderia, qui ont évolué naturellement avec les plantes, ont un rôle clé à jouer dans un avenir durable. Nous devons comprendre les risques, les atténuer, et chercher un équilibre qui fonctionnerait pour différentes plantations. »

Avant l’arrivée massive des pesticides, ces bactéries étaient déjà utilisées. Jusqu’en 1999, date à laquelle la reconnaissance des risques d’infections graves chez les personnes fibro-kystiques a conduit à un moratoire sur leur utilisation. Le professeur Mahenthiralingam étudie la bactérie burkholderia depuis de nombreuses années et ses recherches ont mené à la mise au point de deux nouveaux antibiotiques pour les humains, la Cépacine A et B.

Désormais, toute la question est de comprendre si la Cépacine sera également efficace contre les insectes, et d’autres bactéries ravageurs des cultures. Il précise cela : « nous avons créé une souche mutante de Burkholderia qui, testée sur des pois en germination, a démontré d’excellentes propriétés biopesticides. » Prochaine étape : transformer la souche mutante en un biopesticide sain pour l’Homme et respectueux de l’environnement.