Mise à jour : il semblerait que le terme ‘BreedReady’ ait été intégré avec une mauvaise traduction de la source chinoise. « 已育 » signifierait plutôt « already bred » c’est-à-dire « a déjà eu un enfant ». Une traduction qui remet en question le caractère glauque de cette base de données, mais ne lève pas pour autant le doute sur son but.

Au début du mois de mars, un chercheur de cybersécurité néerlandais, Victor Gevers, avait découvert une base de données laissée en accès libre. Elle comportait des données personnelles de millions de chinois. Petit à petit sur Twitter il révèle ce qu’il y découvre. Tantôt des données de suivi de localisation, tantôt 300 millions de messages privés provenant de WeChat et de QQ. Si l’on peut se dire que c’est à l’image de la Chine de stocker ce type de données, les dernières trouvailles sont bien plus choquante. Il a identifié 1 800 000 chinoises avec la mention « BreedReady » ou traduit en français : prête-à-reproduire. Une note qui fait froid dans le dos, à mi-chemin entre The Handmaid’s Tale, et Black Mirror.

Sur Twitter, le chercheur travaillant pour l’ONG gdi.foundation partage des captures d’écran de ses trouvailles. Avançant dans son exploration de la base de données, il a identifié un listing de femmes assez étrange. On y retrouve leur numéro de téléphone, leur âge, leur adresse, et cette fameuse mention BreedReady.

Dans son thread, il précise que la fille la plus jeune dans la base de données à 15 ans. Celle avec la mention prête-à-reproduire a 18 ans, et la moyenne d’âge est 32 ans. À savoir que la plus âgée des libellées a 39 ans, et de celles ne l’ayant pas a 95 ans. 89% sont célibataires, 10% divorcées.

Les données récoltées semblent détaillées avec une minutie déconcertantes. Si la Chine tend à appliquer des notes sociales à ses citoyens, les informations de cette base ne semblent pas correspondre à quelque critère que ce soit. Difficile de savoir quels sont les projets derrière un telle récolte.

Dans un autre tweet, Victor Gevers précise qu’il trouve ces données en piochant au hasard dans des bases de données laissées ouvertes. Il précise qu’il y en a 29 808 en Chine. C’est le deuxième pays du top 5, dont la première place est occupée par les États-Unis avec 45 320 bases de données en accès libre. Vient ensuite l’Allemagne, les Pays Bas, et … la France ! C’est rassurant.

Plus le chercheur creuse, plus on va dans le pire concernant les détails enregistrés sur les ressortissants chinois. Possible que dans quelques jours on découvre des bases sur la religion des personnes, sur les expatriés, ou l’orientation sexuelle. Un joli combo auquel personne n’a son mot à dire.