Pour la deuxième fois de l’histoire de l’humanité, un homme a guéri du VIH, le virus à l’origine du sida. Des chercheurs ont enfin réussi à réappliquer avec succès une méthode de guérison qui avait marché il y a environ 12 ans. Cette bonne nouvelle, annoncée dans le cadre d’une conférence internationale dans la ville américaine de Seattle, a été relayée par le New York Times ce 4/03.

Les chercheurs ayant réussi à soigner le VIH définissent publiquement ce qu’on peut presque qualifier de miracle comme « une rémission à long terme ». Dans les entretiens, la plupart des scientifiques utilisent le mot « remède » pour parler de la méthode de guérison, tout en reconnaissant qu’il n’est pas parfaitement adapté pour une méthode extrêmement complexe n’ayant fonctionné que sur deux personnes.

La greffe de moelle osseuse, le seul moyen de contrer définitivement le sida à ce jour

Pour guérir leur patient, les scientifiques ont pratiqué une greffe de moelle osseuse sur leur patient. La greffe provenait d’un donneur ayant une mutation dans une protéine appelée CCR5. Cette dernière repose à la surface de certaines cellules immunitaires. Le VIH utilise d’ordinaire la protéine pour entrer dans les cellules mais ne peut pas s’accrocher à la version mutée. Ce phénomène naturel n’est présent que chez 1% de la population mondiale. La greffe pratiquée dans le cadre du « traitement du VIH » est normalement destinée à la lutte contre le cancer du sang.

Après avoir appliqué la greffe, les chercheurs ont soumis celui qu’on appelle « le patient de Londres » à un traitement antirétroviral pendant 16 mois. À la suite de cela, il n’y avait plus de charge virale dans son corps. Un très grand progrès vis-à-vis de la première personne à avoir guéri. Le « patient de Berlin » avait subi deux greffes et un traitement immunosuppresseur très lourd qui lui avait fait frôler le décès.

« En parvenant à une rémission sur un deuxième patient tout en utilisant une approche similaire, nous avons montré que « le patient de Berlin » n’était pas une anomalie » , a déclaré Ravindra Gupta, professeur à l’Université de Cambridge et grand contributeur de ce succès.

Les chercheurs ne pensent pas que leur traitement contre le VIH soit une solution a appliqué à tous

Cependant, il ne faut pas trop compter sur ce traitement selon lui. Il le décrit comme une méthode « dangereuse et douloureuse » à laquelle il convient de préférer les traitements classiques, qui permettent de vivre longtemps et en bonne santé tout en restant porteur du virus. Néanmoins, il affirme que trouver un moyen d’éliminer totalement le virus « reste la priorité urgente globale ».

Selon Sharon R, directrice de l’Institut Doherty à Melbourne, le travail de l’équipe de Gupta a grandement ouvert la voie. En effet, elle déclare « Une transplantation de moelle osseuse n’est pas viable pour guérir. Mais on peut déterminer quelle part de la transplantation a fait la différence pour permettre à cet homme de cesser de prendre ses médicaments antiviraux ».

La totalité des découvertes faites par les chercheurs sera dévoilée dans la prestigieuse revue Nature aujourd’hui même, et vient s’ajouter à la longue liste des études prometteuses publiées ces derniers mois. Il y’a peu, un traitement sonore contre la maladie d’Alzheimer et une méthode de détection extrêmement efficace du cancer du sein ont également constitué de sérieux espoirs pour un futur ou le nombre de personnes souffrant de maladies graves serait réduit.