Chaque minute, l’équivalent d’un camion poubelle rempli de plastique est déversé dans les océans. Un désastre écologique qui commence à entraîner la constitution de continents de déchets. Pour autant, une solution venant des océans eux-mêmes pourrait leur permettre de retrouver leur pureté. Il est possible de constituer un plastique biodégradable grâce à une protéine présente dans les dents de calmar. Une solution d’autant plus intéressante qu’un équivalent artificiel peut être constitué. Son utilisation massive ne mettrait donc pas les céphalopodes en danger. Mike Demirel et Ardon Pena-Francesch, respectivement membres de l’Université d’État de Pennsylvanie et de l’Institut Max-Planck de Stuttgart, sont à l’origine de cette découverte.

Une protéine présente des les ventouses des calmars

La protéine dont il est question s’appelle la protéine SRT. Elle provient d’une armature de dents en anneaux présente dans les ventouses des calmars. Outre des capacités élastiques extrêmement intéressantes, elle dispose également d’une propriété thermoplastique. Cela signifie qu’au contact d’une certaine température, elle se ramollit temporairement de sorte qu’on peut lui insuffler la forme désirée. L’idéal pour une alternative au plastique. On peut en effet facilement imaginer des assiettes en plastique de protéine SRT grâce à cette propriété thermoplastique, d’autant qu’un futur où cette matière est productible en masse est envisageable.

Une matière produit artificiellement, qui ne met pas en danger les calmars

Les chercheurs à l’origine du projet veulent utiliser la bactérie Escherichia coli pour produire la protéine artificiellement. Cet organisme unicellulaire extrêmement commun pourrait être génétiquement modifié pour recopier les caractéristiques de la protéine. Rien à craindre pour nos calmars, le plastique du futur serait donc produit en laboratoire. Pour le moment, il est envisagé de l’utiliser en alternative au plastique dans la création des composants électroniques ou encore des pansements. Reste à savoir si cette solution entraînera les investissements nécessaires pour réellement la mettre en pratique et ouvrir la voie à un futur prometteur. En cas d’échec, une enzyme dévoreuse de plastique découverte en avril 2018 pourrait également se présenter comme solution à nos problèmes environnementaux.