Alors que nous apprenions il y a quelques mois qu’un centre d’essai Hyperloop débarquait en France, plus précisément en Haute-Vienne, les Européens décident de cadrer l’industrie. Avant que tous les pays ne se mettent à construire des tunnels au gré de leurs envies, l’Europe décide d’imposer des normes pour éviter de voir fleurir des technologies incompatibles. C’était lors du MWC (Mobile World Congress) 2019 qui se tenait à Barcelone que des échanges ont émergé au sujet de l’Hyperloop.

David Villalmanzo fait partie l’Union internationale des chemins de fer. Il a déclaré ceci : « personne ne pensait que les pays qui formeraient l’Union européenne relieraient leurs réseaux ferroviaires à l’avenir. Les start-ups ont tout intérêt à se pencher concrètement sur la question dès maintenant. Il semble nécessaire qu’un cadre européen soit instauré, pour discuter de la prénormalisation de certains détails techniques ».

Dans l’idée, les régulateurs européens pourraient entrevoir des règles strictes. Malheureusement, celles-ci devraient ralentir le développement de l’industrie et la construction des tunnels, mais réjouissons-nous, ces normes ont aussi pour objectif de permettre au Hyperloop d’augmenter sa vitesse de pointe.

Parmi ce que nous retenons du MWC de Barcelone, il est intéressant de voir comment les opérateurs historiques, comme Renfe (la SNCF espagnole en quelque sorte) qui détenait le monopole ferroviaire espagnol, et Telefónica (l’équivalent de France Télécom pour ceux qui s’en souviennent) qui détenait le monopole des télécommunications, s’emparent de l’innovation. Ces entreprises existent depuis plusieurs décennies et tentent de s’adapter aux nouvelles technologies en capitalisant sur une idée incertaine qui attire des esprits brillants et du capital-risque.

Les discussions entre les acteurs européens montrent qu’il est nécessaire d’échanger à ce sujet. Il suffit de regarder ce qu’il s’est passé pour les rails il y a plus d’un siècle : si nous prenons l’exemple de l’Espagne et de la France, deux voisins et membres de l’Union européenne. Les deux pays ont pourtant des largeurs de rail, des normes de tension et des règles d’exploitation différentes.