Proprioception… Ça ne vous dit rien ? C’est normal. Ce terme désigne une sensation particulière, ou sensibilité profonde qui exprime la perception, consciente ou non, de la position des différentes parties du corps. Figurez-vous qu’après une décennie de travail, des chercheurs viennent de sortir le prototype d’une prothèse dernière génération capable d’offrir à ses futurs utilisateurs cette sensation.

Alors que nous apprenions il y a quelques semaines qu’une autre prothèse robotique permettait aux handicapés de marcher en quelques minutes, celle imaginée par des chercheurs suisses offrirait la possibilité à une personne amputée de la main de savoir comment sont positionnés les doigts de sa prothèse.

Vous ne le savez peut-être pas, mais les personnes amputées peuvent vivre de réels calvaires avec leur prothèse. Généralement, elles les rejettent et choisissent simplement de vivre sans ce genre de dispositif. Ceci s’explique par une raison assez simple : contrairement à leurs membres naturels, les « membres électroniques » n’apportent aucune sensation réelle. Cela va très certainement changer avec ce nouveau prototype permettant la proprioception.

Il y a différents niveaux de sensations. C’est important de ressentir le toucher et la température de ce que vous touchez évidemment. Mais ce qui est encore plus nécessaire c’est simplement le fait de savoir où se trouve votre membre et dans quelle position il se trouve. Avec une prothèse classique, les personnes amputées n’ont pas ce genre de sensation. Même intégrée au système nerveux, les prothèse présentes actuellement sur le marché n’offrent pas encore ce niveau de précision.

Une prothèse dernière génération pourrait grandement aider les personnes amputées.

Des ingénieurs ont travaillé en collaboration avec des neurologues pour arriver à créer une prothèse nouvelle génération. Cette dernière reprend le concept existant de l’envoi d’informations tactiles au cerveau par l’intermédiaire d’électrodes placées dans les nerfs du bras et l’adapte pour fournir une rétroaction proprioceptive en temps réel.

Silvestro Micera, de l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne précise que : « notre étude montre que la substitution sensorielle basée sur la stimulation intraneurale peut fournir simultanément et en temps réel un retour de position et un retour tactile. Le cerveau n’a aucun problème à combiner ces informations, et les patients peuvent traiter les deux types en temps réel avec d’excellents résultats ».