En ce moment se tient à Barcelone le Mobile World Congress 2019. Ce sera l’occasion de faire le point sur la 5G. Qualcomm, le gigantesque acteur de San Diego (Californie) en matière de technologie mobile qui emploie 33 000 personnes et s’est fait remarquer récemment dans sa bataille contre Apple, vient d’annoncer qu’il va y présenter le modem Snapdragon X55 5G. Si le produit n’est pas encore en vente, c’est le moyen pour la firme de faire la démonstration de son avance sur ce nouveau réseau tant attendu, puisqu’il va permettre à la fois d’accélérer les téléchargements de données mais également nous faire entrer de plain pied dans le domaine des objets connectés et faciliter des usages tels que la téléchirurgie.

À comparer avec le précédent : X50

Jusqu’alors, les solutions proposées ne prenaient en charge que la 5G. Il fallait donc continuer à disposer d’un second modem pour utiliser la 2G, 3G et 4G. La nouveauté réside dans une nouvelle puce. Elle peut tout faire à la fois. Elle atteint des vitesses de téléchargement jusqu’à 7 Gbps (descendant) et 5 Gbps (ascendant) sur un réseau adapté.

« Ce modem sera aussi capable de prendre en charge le partage dynamique du spectre entre 4G et 5G », signale Jean Varaldi, directeur général de Qualcomm France à 01.net.com. Autrement dit, les opérateurs pourront au fur et à mesure ré-allouer leurs bandes de fréquence 4G au nouveau réseau. Ceci va leur permettre de construire un scénario de déploiement beaucoup plus rapide. « Le modem X55 va commencer à être distribué fin 2019 et devrait équiper des smartphones début 2020 », ajoute encore Jean Varaldi.

Un modem utilisable partout dans le monde

Concrètement, cette capacité d’opérer à la fois sur un réseau 5G indépendant mais aussi sur un réseau 4G offre une flexibilité permettant au modem d’être utilisé sur tous les réseaux dans le monde. Un enjeu important, notamment en Europe où l’on entend réserver tout un spectre de très basses fréquences à la 5G.

Il n’en reste pas moins vrai que la 5G ne pose pas seulement des problèmes de fréquence aux techniciens.
Elle complique considérablement la conception des smartphones. Aujourd’hui, les téléphones 4G LTE utilisent une conception à puce unique avec un SoC (système sur puce) et un modem intégrés dans un seul morceau de silicium. La 5G nécessite le SoC, plus un modem 5G supplémentaire, ainsi que plusieurs modules d’antenne RF intégrés sur les côtés du téléphone pour capter des ondes plus fugaces. On utilise donc des systèmes multipuces pour gérer tous les compromis nécessaires.
Le paquet 5G de deuxième génération de Qualcomm fait toujours partie d’un système à puces multiples, mais les puces elles-mêmes seront plus petites. Cela change beaucoup.

Du côté de l’antenne aussi

En outre, le modem innove aussi côté antenne. La connectivité mmWave de la 5G pose un certain nombre de problèmes de portée et de pénétration, et tout le secteur s’efforce de résoudre ce problème en accolant plusieurs modules d’antenne RF à un même appareil.
La nouvelle antenne QTM525 devrait aider à la conception des téléphones pour 2020, car elle est plus petite que celle des versions actuelles. Qualcomm ne donne pas les tailles exactes pour chaque module, mais il dit avoir passé du temps à « réduire la hauteur du module pour prendre en charge les conceptions de smartphones 5G d’une épaisseur inférieure à 8 millimètres ». Cela fait donc plusieurs sauts technologiques d’un coup : antennes et puces réduites. Et donc consommation d’énergie moindre.

Rivalité

Le premier modem 5G X50 de Qualcomm est actuellement utilisé par une vingtaine d’opérateurs dans le monde qui vont en équiper une trentaine de modèles de smartphones 5G. On en est là sur le marché : ces nouveaux smartphones 5G devraient être les vedettes du MWC 2019 à Barcelone. En à l’avance que tout cela est presque déjà dépassé puisque « voilà le X55 », Qualcomm cherche à prendre de court Intel, Samsung et Huawei qui, pour le moment, sont incapables de rivaliser.