Mark Zuckerberg va avoir fort à faire avec son défi de l’année 2019. Oui, Zuckerberg est comme ça. Chaque année, le PDG de Facebook se lance un nouveau défi : manger uniquement de la viande d’animaux qu’il a tués ou créer un assistant d’IA pour gérer son domicile. Pour sa 35 ème année, il a décidé de se lancer dans son « grand débat » à lui. Il s’est engagé à participer à débats publics concernant Facebook. « À quelques semaines d’intervalle, je parlerai avec des dirigeants, des experts et des membres de notre communauté issus de différents domaines et j’essaierai différents formats pour rendre tout cela intéressant, » a-t-il déclaré dans une publication.

Une convocation pour le 1er mars

Il va pouvoir commencer en testant un format assez classique : celui de la réponse à une invitation ferme de la Chambre des Représentants des États-Unis. Et ce, pas plus tard que le 1er mars prochain.
Les membres du comité Energie et Commerce interrogent dans cette lettre le patron du réseau social sur des questions relatives aux données personnelles. Cette procédure est l’équivalent d’une convocation à une enquête parlementaire, la Chambre des Représentants étant un peu l’Assemblée Nationale américaine.

Ceci fait suite à une plainte déposée le mois dernier auprès de la Federal Trade Commission et révélée le 18 février, selon laquelle les entreprises du groupe Facebook permettent un accès trop facile à des données personnelles.

Une faille de sécurité sur la confidentialité des données

Un chercheur en sécurité et des organisations liées à la santé ont effet dévoilé un incident survenu l’année dernière lorsque des membres d’un groupe de femmes atteintes de mutation génique appelée BRCA a découvert que des informations telles que leurs noms et leurs adresses électroniques pouvaient être consultées et téléchargées à partir de groupes «fermés».

Depuis, Facebook a supprimé la possibilité de collecter ces informations, mais il a nié l’existence d’une faille dans la sécurité et a évoqué la possibilité de créer des groupes «secrets» moins ouverts. La plainte faisait valoir que, malgré le changement, les informations personnelles étaient encore trop accessibles aux personnes appartenant à des groupes sensibles.

Une série de problèmes avec les autorités dans différents pays

Cette convocation est une nouvelle tuile pour le réseau social. Le 7 février dernier, l’Office des cartels (Bundeskartellamt, équivalent de notre DGCCRF) a mis en cause la firme américaine sur la question des données et notamment le fait de croiser toutes les données dont dispose le groupe de réseaux sociaux avec des open data et de disposer ainsi d’une position excessivement dominante.

Le 15 février, on apprenait que la même Federal Trade Commission – négociait avec Facebook une amende record pouvant s’élever à plusieurs milliards de dollars, suite aux défaillances en matière de données privées.

Un nouveau front

Voici donc l’ouverture d’un nouveau front, toujours via la FTC, sous un angle qui semble être celui de la tromperie des utilisateurs.

Dans sa lettre, le législateur du Comité de la Chambre sur l’énergie et le commerce se demande si les utilisateurs de Facebook ont ​​été «potentiellement induits en erreur» au sujet des données qu’ils révéleraient en rejoignant un groupe fermé. La lettre, adressée à Mark Zuckerberg, pose la question de savoir si la société « a peut-être omis d’avertir correctement les membres du groupe que des informations personnelles sur la santé ont pu être consultées par des sociétés d’assurance-maladie et des intimidateurs en ligne, entre autres ».

Réaction de Facebook

« Facebook n’est pas une plate-forme anonyme; l’identité réelle est au centre de l’expérience et l’a toujours été, a réagi un porte-parole de Facebook dans un communiqué. Il est clair pour les gens que, lorsqu’ils rejoignent un groupe sur Facebook, les autres membres du groupe peuvent voir qu’ils font partie de cette communauté et voir les messages qu’ils choisissent de partager avec cette communauté. Pour savoir avec qui vous discutez en groupe, et nous avons hâte d’informer le comité à ce sujet. »
Voici donc un grand débat de philosophie de data-management qui s’annonce. Zuckerberg va vraiment s’amuser en 2019 avec son nouveau défi.