Désormais, quand un article d’un média spécialisé se conclut par « demandez à Mark Zuckerberg », c’est qu’il va être question de protection de données confidentielles ou personnelles. Et si l’on y est cité, c’est que cela annonce la polémique.

Zuckerberg pour une fois se trouve côté solution

C’est ce qu’ont dû se dire les dirigeants d’Americain Airlines et de Singapore Airlines à la lecture d’un article de The Verge qui dénonçait leur politique vis-à-vis du respect de la vie privée vendredi dernier.
Pourtant, une fois n’est pas coutume, si le site d’information spécialisé dans la technologie, la science et le divertissement en appelle à Zuckerberg, c’est que celui-ci se trouve non pas côté problème mais côté solution.
Rien à voir avec les soucis du jeune PDG milliardaire à propos de la divulgation des données privées de ses abonnés. Non, il s’agit d’une affaire de caméras.

Des caméras sous les écrans destinés au divertissement

Tout est parti d’un tweetos (utilisateur de Twitter), un certain @vkamluk. Il a remarqué, lors d’un vol sur Singapore Airlines une caméra intégrée aux écrans individuels destinés à projeter des films.

BuzzFeed News a repéré ensuite la même chose sur les sièges d’American Airlines.
« Je suis une sorte de parano de la sécurité quotidienne, explique Ray, le collaborateur de BuzzFeed qui a découvert la chose. J’observe la technologie dans la vie de tous les jours et je me demande toujours comment un esprit tordu pourrait s’en servir à mauvais escient ».

On connaît le danger de ces caméras intégrées aux ordinateurs dits laptop (portables). Elles peuvent être piratées et servir d’outil d’espionnage.
De quoi se retrouver sur les réseaux sociaux alors que l’on se fait une tache de ketchup sur la cravate pendant le repas sur un long courrier. Ou que l’on met, par inadvertance, les doigts dans son nez.

Elles sont désactivées, mais …

Aucun risque. « Elle n’ont jamais été activées, explique Ross Feinstein, porte-parole d’American Airlines à Buzzfeed. Et Americain Airlines n’entend pas les utiliser. Ces caméras sont livrées dans le dispositif dans leur version standard, c’est tout ». Seulement voilà. Toute caméra d’un appareil connecté présente au moins un risque de piratage. Même si un avion est moins accessible qu’un ordinateur portable connecté à Internet, il est tout de même possible de le compromettre.
En outre, le porte-parole d’Americain Airlines poursuit en précisant que les caméras sont incluses dans la version standard pour que, précisément, un jour peut-être, à l’avenir, on puisse s’en servir pour le contrôle du divertissement dans l’avion en scrutant les gestes des mains des passagers ». Tiens, tiens.

Déjà Google

Les entreprises ne devraient pas préparer le futur avec ce genre d’idées consistant à envisager un contrôle par l’IA, même avec de bonnes intentions évidentes consistant à améliorer la sécurité en vol.
C’est un problème similaire au microphone récemment découvert dans le système de sécurité de Nest.
À l’origine, Google avait inclus le microphone pour lui permettre d’ajouter des fonctionnalités futures (ce qui a été fait lors de l’activation de la prise en charge de Google Assistant), mais la société n’a pas révélé que le microphone était présent. Depuis, Google a précisé que cela était dû à une « erreur ». Compte tenu des informations privées que ces microphones peuvent entendre, personne ne peut se permettre de ne pas divulguer ce genre de détails.

La solution

« S’il n’y a aucune chance que ces caméras soient réellement utilisées, il n’y a aucune raison pour que American Airlines et Singapore Airlines ne les couvrent pas physiquement», conclut TheVerge . Et de proposer la solution mise en oeuvre sur son propre ordinateur par un des hommes les plus observés du monde. Mark Zuckerberg a tout simplement collé un bout de ruban adhésif sur la caméra de son propre ordinateur portable. Ainsi que sur son micro.