Les nouveaux cas d’usages auxquels la ville veulent répondre sont des situations très concrètes de la vie quotidienne : renouveler son permis de conduire, trouver une garderie agrée à proximité, faire dégager une rue quand un obstacle y provoque un blocage, etc.

Le passage à la smart city 2.0 comme la surnomme Digital Trends, qui rapporte l’information, est une suite logique à l’évolution de la ville. « Ce n’est pas seulement une question d’infrastructure », a expliqué Chan Cheow Hoe, responsable des technologies numériques à Singapour, dans son entretien avec Digital Trends. « Il est également question de la capacité à impliquer les citoyens. »

Smart city : + 17,7% en 2019

Le dernier rapport Worldwide Semiannual Smart Cities Spending Guide d’IDC estime que les dépenses mondiales consacrées aux projets de smart cities atteindront 95,8 milliards de dollars en 2019, soit une croissance de 17,7 % par rapport à 2018.

La région Asie-Pacifique (APAC) représente plus de 40 % de ces dépenses.

« La concurrence pour recruter des talents et attirer des investissements étrangers directs étant encore plus vive aujourd’hui, ces centres socio-économiques offrent aux fournisseurs d’énormes débouchés et sont à l’affût de solutions pour faciliter la connectivité et la collaboration, améliorer la productivité et l’automatisation, et répondre aux préoccupations en matière de sécurité et de protection de la vie privée », explique au Monde Informatique Gérald Wang, directeur de la recherche Secteur public d’IDC.

Les clés de la réussite de Singapour

Singapour est déjà considérée comme une réussite en matière de smart cities pour ce qui concerne la mobilité. Un jeune urbaniste français, installé là-bas, explique dans une interview à lepetitjournal.com, ce qui est en jeu à Singapour. La voiture individuelle et le frigidaire ont constitué une grande rupture pour les villes au XXème siècle. Dans les années 1990, l’arrivée du téléphone portable a initié, notamment avec le coworking, un retour vers le centre ville.  À Singapour, la possession d’une voiture oscille entre 15 % et 20 %. C’est peu. À travers plusieurs mesures, le gouvernement singapourien essaie de limiter la possession d’un véhicule individuel. La ville accueille de ce fait toutes les solutions technologiques qui lui sont apportées comme Grab (le Uber local, NDLR), les bus et les voitures autonomes, etc.  À Singapour, il y a également un très bon rapport des habitants aux services publics de transport, particulièrement les bus : 45 % des Singapouriens les utilisent.

Singapour multiplie ainsi les initiatives en matière de mobilité : un programme de scooter électrique comprend, par exemple, la géo-clôture, de sorte que les deux-roues ne soient pas laissés sans protection dans des endroits dangereux. De plus, la cité-État a récemment publié l’un des premiers règlements techniques au monde régissant le déploiement de véhicules sans conducteur entièrement autonomes.

 Au-delà des infrastructures

À noter toutefois que la mise en place d’une infrastructure matérielle pour les systèmes connectés représente un défi moindre pour ce pays de près de 6 millions d’habitants qui vit sur une île de moins de 279 miles carrés que pour les autres grandes villes concurrentes, notamment aux USA et en Europe.