Attention à ne pas faire la promotion de certaines maladies comme l’anorexie ou la boulimie. Il y a quelques mois, une avancée en la matière avait fait du bruit : les annonceurs sont désormais obligés de signaler les retouches Photoshop. Aujourd’hui, les experts et les organismes de bienfaisance s’en prennent directement à Instagram. Ces troubles de l’alimentation sont potentiellement mortels, c’est pourquoi, les contenus faisant leur promotion devraient être traités comme ceux mettant en avant des actes d’auto-mutilation par exemple. Pour les experts, Instagram ne va pas assez loin pour protéger ses utilisateurs de ces contenus. The Guardian prévient : à l’avenir, les modérateurs vont devoir être plus vigilants.

Tom Quinn, directeur des affaires extérieures de l’organisation caritative Beat, ayant à sa charge la surveillance des troubles de l’alimentation, a déclaré « les contenus dits pro-anorexie sont très répandus sur les réseaux sociaux et peuvent être très nocifs pour les personnes souffrant d’un trouble de l’alimentation. Les utilisateurs du réseau ne développeront pas automatiquement un trouble de l’alimentation en étant exposés à des images qui les glorifient, mais la recherche montre qu’un tel contenu contribue à perpétuer les maladies chez les personnes qui en souffrent déjà. C’est une forme de banalisation« .

En 2019, il existe des milliers de hashtags ou de stories faisant la promotion de l’anorexie, y compris des journaux intimes de perte de poids, dévoilés sur Instagram ou des images alarmantes. Dasha Nicholls, présidente de la faculté des troubles de l’alimentation du Royal College of Psychiatrists, précise que pour elle, « certaines personnes sur des réseaux sociaux comme Instagram utilisent la plateforme pour promouvoir activement les troubles de l’alimentation et inspirer les autres à se comporter de cette façon, en particulier en matière de restriction alimentaire et de jeûne« . C’est la plateforme parfaite pour les gourous en tout genre.

Tout le problème est dans le caractère privé des contenus : certains utilisateurs font en sorte de rendre leur profil privé pour éviter d’être trop contrôlés. Ils invitent ensuite leurs « fans » à s’abonner à eux. Le contrôle est donc plus difficile pour les modérateurs d’Instagram. Voici le témoignage de Jade, 19 ans, elle souffre d’un trouble de l’alimentation depuis l’âge de 11 ans, « lorsque mes troubles de l’alimentation et ma dépression étaient à leur comble, j’ai fouillé des applications comme Instagram pour trouver ces images qui n’ont fait qu’aggraver mon image de moi-même. À cette époque, les posts étaient peu nombreux. Aujourd’hui il y a énormément d’images faisait la promotion de l’anorexie. C’est très facile de les trouver« .