Alors que la sécurité biométrique vient de faire son apparition sur WhatsApp, l’application de messagerie la plus populaire au monde a récemment annoncé un chiffre effrayant : 2 millions de comptes seraient supprimés chaque mois dans le cadre d’un plan visant à éviter la propagation des fake news à travers la plateforme. L’annonce s’accompagne de la parution d’un livre blanc pour inciter à « l’arrêt des abus », notamment en Inde où plus l’application compte plus de 200 millions d’utilisateurs. En faisant cela, WhatsApp veut affirmer et retrouver son ADN de départ : être une application de messagerie privée conçue pour la communication entre individus.

Déjà, il y a quelques semaines, WhatsApp limitait le nombre de transferts de messages pour lutter contre les fake news. Une mesure d’abord testée en Inde, puis appliquée ensuite au reste du monde. Depuis juillet dernier, il n’était déjà plus possible de transférer un message, une photo ou autre contenu à plus de 20 contacts en même temps. À l’époque, WhatsApp précisait cela : « … en Inde – l’endroit où les gens transmettent le plus de messages, de photos et de vidéos dans le monde – nous testerons également une limite de 5 chats à la fois et nous supprimerons le bouton de transfert rapide à côté des messages média ».

Il y a quelques jours, l’application a déclaré qu’elle encourageait les utilisateurs à signaler les comptes qui semblaient essayer d’envoyer des messages en masse. Matt Jones, directeur de l’équipe d’ingénierie anti-spam de l’entreprise précise que : « nous ne sommes pas ici pour donner aux gens un mégaphone, WhatsApp n’a pas la vocation de Facebook, nous permettons à nos utilisateurs d’envoyer des messages privés à d’autres individus. Certaines personnes malveillantes ne l’ont pas encore compris a priori. »

Parmi les 2 millions de comptes supprimés chaque mois, 95% proviennent du travail effectué par WhatsApp pour s’assurer de l’authenticité des messages diffusés, et non pas du signalement des utilisateurs eux-mêmes. Les comptes suspects avaient tendance à envoyer un grand nombre de messages peu de temps après leur inscription sur l’app. Le travail n’a donc pas été trop difficile pour WhatsApp, pour repérer les comptes malveillants. Dans le viseur de la société : les élections à venir en Inde dans quelques semaines. Un test grandeur nature pour la société qui ne veut pas se rater sur son plus gros marché mondial.