Mozilla a fortement critiqué le manque de transparence de Facebook dans une lettre adressée à la Commission européenne. Le contenu de cette dernière a été révélé hier via un billet de blog de la société.
Au coeur des reproches du renard du net, les modifications récentes de Facebook qui empêchent son navigateur web d’analyser les publicités politiques.

Mozilla souhaite lancer un pack « Firefox Election » pour ses utilisateurs en vue des élections européennes. L’un des buts de ce pack est de pouvoir leur montrer comment les publicités les ciblent, notamment via un add-on qui ne marche pas sur Facebook depuis ses dernières modifications. Mozilla considère cette impossibilité comme un manque de transparence, c’est pourquoi il a envoyé une lettre à l’UE. Dans cette lettre, il critique également le fait que d’autres outils permettant d’analyser les publicités politiques de Facebook soient limités à un « petit nombre de chercheurs privilégiés ».

Pourtant, Facebook semble plein de bonne volonté puisqu’il a révélé qu’il allait publier un outil assurant la transparence des publicités politiques il y a peu. Ce dernier devrait d’ailleurs sortir juste avant les élections européennes. Pour autant, Mozilla n’est pas emballé par ce projet car il craint qu’il ne soit identique à un autre outil sorti en 2018 aux États-Unis qui ne permettait de faire des recherches sur les publicités qu’en utilisant « des mots clés simples ». Selon Mozilla, ce ne serait pas conforme aux attentes de l’UE en matière de lutte contre la désinformation.

Facebook ne semble pas prêt de considérer les critiques de Mozilla

L’entreprise annonce par ailleurs qu’elle a essayé de discuter avec Facebook pour obtenir un changement, mais qu’aucune voie ne s’ouvrait vers une divulgation plus honnête des données sur les publicités politiques. Elle espère désormais que la Commission européenne réussira là où elle a échoué.

Facebook a déclaré au sujet de cette affaire que les mises à jour qui empêchent d’analyser ses publicités étaient « des mises à jour de routine » et qu’elles étaient destinées à lutter contre les bloqueurs de publicités malhonnêtes qui alimentent « les mauvais acteurs » en données.

Il est difficile de savoir si les préoccupations de Mozilla toucheront la Commission européenne. En effet, Facebook a mis en place une « war room » spécialement pour les élections européennes, et contient plutôt bien les fakes news en Indonésie, un pays de plus de 125 millions d’habitants qui se prépare également à choisir ses représentants. On peut donc supposer qu’il est en odeur de sainteté auprès des dirigeants européens malgré ses récents débordements en matière de collecte de données.