Déjà, en septembre 2017, la Russie menaçait Facebook de le bloquer sur son territoire. Le directeur de l’autorité nationale de surveillance des télécommunications (le Roskomnadzor) Aleksandr Zharov, avait à l’époque déclaré cela : « soit nous ferons respecter la loi, soit l’entreprise cessera de fonctionner sur le territoire de la fédération russe, comme cela est malheureusement arrivé à LinkedIn. Aucune exception n’est envisageable ». La cause de ce conflit : le non-respect de la loi qui oblige Facebook à stocker les données de ses utilisateurs sur des serveurs russes. Aujourd’hui, la Russie a entamé une procédure administrative.

D’après la Russie, Facebook et Twitter auraient reçu une lettre le 17 décembre dernier dans laquelle le Roskomnadzor précisait aux sociétés qu’elles avaient un délai de 30 jours pour fournir une réponse juridiquement valable à ce conflit. Les réseaux sociaux n’ont pas encore répondu à la Russie. Difficile de dire si la Russie interdirait réellement Facebook et Twitter. En revanche, les deux réseaux sociaux pourraient se voir infliger des amendes.

Cette menace survient dans un contexte très tendu. Il y a quelques jours, Facebook supprimait plus de 500 pages de propagande gérées par des russes. Les pages en question n’hésitaient pas à booster les contenus de leurs pages pour les faire apparaître dans le fil d’actualité des pays baltes, en Asie centrale, dans le Caucase, en Ukraine, mais aussi en Europe. Concrètement, ces pages tentaient d’imiter des personnalités politiques ou même des mouvements politiques, dans le but d’influencer la population russe et de la faire adhérer à une idéologie bien précise.

Si Facebook et Twitter acceptaient les conditions de la Russie, ils iraient à l’encontre de l’opinion publique. Les réseaux sociaux tentent d’améliorer leur réputation en matière de politique de vie privée. Avec les nombreuses affaires en cours, Facebook se passerait bien d’un nouveau scandale. De leur côté, les russes ne lâcheront rien, ils veulent à tout prix récupérer les données personnelles de leurs ressortissants.