C’est une maladie assez peu connue, et pourtant plus de la moitié des adultes admis en soins intensifs sont touchés par cette maladie mortelle. Les lésions rénales aiguës sont un réel fléau dans le monde du XXI ème siècle. Une initiative est née de l’organisation des anciens combattants américains. Ils pensent que l’intelligence artificielle pourrait faire des miracles et éviter qu’il y ait autant de morts chaque année. En collaboration avec DeepMind, la division de recherche sur l’intelligence artificielle de Google, les anciens combattants ont développé un logiciel capable de prédire si un patient pourrait être atteint d’une lésion rénale aigüe ou non. Il y a quelques mois, DeepMind prétendait déjà être en mesure de détecter plus de 50 maladies oculaires avec autant de précision qu’un médecin.

Aujourd’hui, l’intelligence artificielle est considérée comme un réel levier vers une médecine prédictive et personnalisée. Pour rendre les soins plus accessibles aux patients, les centres de R&D travaillent en amont, avec des outils et des technologies de plus en plus précis et développés dans le but de réduire les coûts d’analyses. Grâce aux nouvelles puissances de calculs et aux algorithmes permis par l’IA, les professionnels de santé entrevoient la possibilité de s’orienter vers plus de prévention et de personnalisation, en offrant un meilleur accompagnement au patient et en dotant le personnel soignant d’un nouveau support.

DeepMind veut faire de la santé sa priorité. Aujourd’hui, ses revenus sont à 90% générés par la publicité, mais ce n’est pas une finalité pour la filière de Google. La maison mère, Alphabet a d’autres projets pour sa division de recherche; notamment des algorithmes de formation pour détecter les maladies oculaires et le cancer. Google a récemment embauché David Feinberg, cadre supérieur chevronné du système de santé, pour prendre en charge les projets de santé.

La plus grande difficulté pour DeepMind dans les travaux sur les lésions rénales aiguës, (il s’agit d’ailleurs d’un obstacle commun à tous les projets de soins de santé liés à l’IA) fût la grande quantité de données nécessaires à l’élaboration de l’algorithme. Plus il y a de données, meilleurs sont les résultats. Mais lorsque les données sont des informations extrêmement privées et sensibles, elles doivent être traitées avec le plus grand soin et cela prend du temps. Le directeur de l’analyse prédictive chez DeepMind, Christopher Nielsen, explique cela : « l’algorithme développé réussi à prédire l’insuffisance rénale aiguë à un stade suffisamment précoce pour l’empêcher. C’est très encourageant pour l’avenir« .