Si cela ne s’est jamais réellement concrétisé, Facebook prouve une nouvelle fois que son groupe traîne derrière lui quelques casseroles éthiques. En effet, des documents déposés au tribunal dans le cadre d’une affaire opposant Six4Three à Facebook prouvent que le réseau social discutait entre 2012 et 2013 d’une manière d’ouvrir aux entreprises plus d’accès aux données, afin d’en tirer plus de revenus publicitaires. Cependant, c’est cette même conversation qui a poussé Facebook à bloquer ce qu’avait exploité Cambridge Analytica à travers son quiz de personnalité.

Cependant, un employé avait proposé de bloquer tous les accès aux « applications qui ne dépensent pas … au moins de 250 000 dollars par an ». Une somme considérable, mais non négligeable pour continuer d’accéder aux données de ses utilisateurs et de leurs amis. Cependant, ce type d’offre n’a jamais vu le jour, sauf pour quelques privilégiés, et sous une autre forme.

En effet, d’autres documents récupérés grâce à une entourloupe des britanniques dans le procès qui oppose, lui Facebook à Six4Three, révèlent que le réseau social a octroyé quelques passe-droits à des grands noms du numérique. Parmi ceux-ci ? Tinder, Airbnb ou encore Netflix. Pour le cas de Tinder, il est assez précis puisque l’application aurait bénéficié de cet accès en contrepartie de l’exploitation d’un terme déposé : Moments.

Si les vieux emails ont été lisibles, dans le cas du procès, c’est à cause d’une erreur dans le dépôt du dossier. En effet, les lignes devaient être noircies. Ça a été le cas, sauf que le texte derrière était toujours accessible. Un simple surlignage dans le PDF permettait de lire le contenu qui se cachait derrière. De plus, il faut bien comprendre que dans ce cas, c’est Facebook qui attaque Six4Three, et non l’inverse. Les documents récupérés par les britanniques étaient en possession du CEO de Six4Three, car il a attaqué Facebook pour récupérer des sommes investies sur le réseau social qui a finalement bloqué son accès aux données. Outré, le groupe de Mark Zuckerberg a répliqué en engageant eux aussi une poursuite, estimant que ce qui a été récupéré à Londres n’aurait jamais dû voyager jusque là, même si les détails sont plus rocambolesques que cela.

Vendredi 11 janvier, une première audience a permis à Facebook d’apporter plus de lumière sur les déductions que l’on pourrait faire des extraits des documents qui ont été publiés. Ainsi, dans une déclaration transmise au média Ars, Konstantinos Papamiltiadis, directeur des plates-formes et programmes de développement chez Facebook, a précisé que, « comme nous l’avons dit à maintes reprises, les documents que Six4Three a rassemblés pour cette affaire sans fondement ne sont qu’une partie de l’histoire et sont présentés d’une manière très trompeuse sans contexte supplémentaire. »

De leur côté, les avocats de Six4Three tentent de connaître la vérité si oui ou non, Facebook a maintenu un accès arbitraire aux données pour les comptes dépensant plus de 250 000 dollars sur la plateforme.